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La communauté LGBT demande plus d'égalité au Bénin


Conférence de presse de Hirondelle, association de Cotonou sur le mariage pour tous, à Cotonou, le 17 mai 2017. (VOA/Ginette Fleure Adandé)
Conférence de presse de Hirondelle, association de Cotonou sur le mariage pour tous, à Cotonou, le 17 mai 2017. (VOA/Ginette Fleure Adandé)

Plusieurs associations exigent le respect des personnes de la communauté LGBT. La majorité des Béninois continuent d'être choqués par l’homosexualité et les transgenres, qui pour eux, restent une "dépravation des mœurs".

Fabiola a 35 ans. Son nom d'avant était Abel. Après le baccalauréat, il a découvert son attirance pour les hommes. Il a opté pour les tenues vestimentaires de femmes. Il a abandonné ses études et, aujourd'hui, est le propriétaire d'un salon de coiffure très visité par les femmes du centre-ville de Cotonou. Depuis bientôt 10 ans, il est transgenre.

"Dès le plus jeune âge, j'étais très efféminé, je me sentais à l'aise dans la peau d'une femme, je me voyais plus en relation avec les femmes, j'aimais trop la compagnie des femmes, je ne me sentais bien que quand j'étais femme", explique Fabiola.

Claude n'a pas eu la chance d'afficher son homosexualité comme il l'aurait voulu. Le regard de la société et la peur d'être renié par ses parents et amis sont un frein énorme. Il croise les doigts pour qu’un jour, les politiques pensent à autoriser la libre expression des homosexuels, bisexuels, transgenres.

>> Lire aussi : Le mariage homosexuel légalisé dans plus d'une vingtaine de pays

"Ma mère était au courant, mais c'était à cacher absolument. Elle a coutume de me dire : 'mon fils, tu as encore la maladie là? Tout le monde t'appelle pédé et moi la mère du pédé'. C'est bien pour cela que je préfère rester dans l'ombre pour ne pas causer trop de soucis à mes parents", confie-t-il à VOA Afrique.

En 2018, plus de 30 associations défendent le mariage pour tous et travaillent dans l'ombre à se faire accepter au sein de la société béninoise. Pourtant, les premières associations ont été créés depuis plus de 15 ans. Pour beaucoup, il faut travailler à bannir cette "déviance".

"C'est ridicule, vraiment c'est sale. Si c'est dans notre pays, il faut que les autorités arrivent à tout faire pour pour mette fin à cela. Nous sommes pauvres et on ne va pas encore rentrer dans une histoire pareille?", reproche un Béninois au micro de VOA Afrique.

Rodrigue Adossou est un jeune chef d'entreprise. Il croise souvent dans son environnement des jeunes qui affichent leur orientation sexuelle. Pour lui, il ne s'agit pas d'accuser l'Occident pour avoir apporté cette bouffée de liberté sexuelle mais d'instaurer un dialogue franc au sein de la famille sur la sexualité.

"Il faut que les parents sortent de leurs réserves et qu'ils brisent certains tabous. La sexualité est devenue aujourd'hui un sujet très important", souligne-t-il.

Yannick Mahougnon, jeune cadre, affirme même que si les hommes politiques sont pour la plupart parrains de ces associations, cela ne doit pas empêcher ces politiciens de se pencher réellement sur la question.

Selon lui, "on devrait depuis quinze ans cherché à étouffer cette affaire d'homosexualité. Si aujourd'hui les gens ont la facilité de s'exhiber c'est parce que pour l'instant on ne voit pas le mal venir", appelant à des "punitions".

Au Bénin, l'homosexualité n'est pas punie par la loi.

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