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Canal+ se lance en Birmanie et poursuit son offensive en Afrique


Vincent Bolloré, le 17 avril 2015 à Paris.
Vincent Bolloré, le 17 avril 2015 à Paris.

Le groupe vise à accélérer sa croissance à l'international, alors que son nombre d'abonnés en France a encore reculé l'an dernier, en raison d'une baisse des abonnements directs (hors opérateurs).

Dans ce cadre, le groupe, filiale de Vivendi, veut poursuivre son développement en Afrique subsaharienne francophone, où il vise 8 millions de foyers équipés d'un décodeur Canal+ (dont 5 millions avec un abonnement actif) d'ici 2020, contre 5 millions de foyers équipés aujourd'hui (et 3,5 millions d'abonnements actifs fin 2017), a précisé David Mignot, qui dirige les activités africaines de Canal+.

Le groupe de télévision s'appuie sur la forte présence en Afrique du groupe Bolloré, qui contrôleVivendi, et contribue aussi au développement des autres activités de la galaxie Vivendi (musique, salles de spectacle...) sur le continent.

Quant à la Birmanie, "Canal+ Myanmar" (nom officiel de la Birmanie) a été lancé début février grâce à des coentreprises créées avec le groupe local Forever Group. La société compte déjà environ 100.000 abonnés, hérités des activités de son partenaire birman dans la télévision payante.

Un chiffre qu'il espère faire grimper rapidement, dans un pays de près de 55 millions d'habitants mais qui compte seulement 5,3 millions de foyers équipés d'une télévision, et où les bouquets payants sont très peu développés.

"Notre ambition, c'est dans les quatre-cinq ans qui viennent, d'arriver rapidement à un chiffre d'un million d'abonnés", a affirmé à des journalistes Jacques du Puy, président de Canal+ International. Canal+ Birmanie devrait atteindre la rentabilité dans la même période, a-t-il ajouté.

Pour ce faire, le groupe a reproduit la stratégie qu'il a mise en oeuvre notamment en Afrique, visant à développer des contenus locaux, et a créé huit chaînes en langue birmane inclues dans ses bouquets. Il dispose en outre d'un réseau de 10.000 points de vente pour commercialiser son offre et s'appuie sur une dizaine d'"ambassadeurs numériques" (acteurs, chanteurs et autres vedettes locales) qui assurent sa promotion sur les réseaux sociaux.

La Birmanie est le deuxième pays d'Asie où le groupe s'est implanté, après le Vietnam où il comptait 789.000 abonnés fin 2017.

"On a mené des initiatives en France pour développer notre parc d'abonnés mais le gros de la croissance vient des activités à l'international, qui jouent un rôle absolument critique pour le groupe", a expliqué Maxime Saada, le directeur général du groupe.

En effet, "on est dans une compétition mondiale aujourd'hui, et il faut une masse critique des abonnés pour pouvoir investir dans les contenus et les amortir", et "face à des acteurs comme Netflix, il est important pour nous d'accélérer", a-t-il ajouté.

Le nombre d'abonnés à l'international (essentiellement en Pologne et en Afrique francophone) a ainsi grimpé de 68% entre 2012 et 2017, pour atteindre 6,9 millions d'abonnés, et se rapproche du nombre d'abonnés en France (8,067 millions fin 2017). Leur part dans le chiffre d'affaires de Canal+ est passée de 17 à 29%. L'international représente désormais 36% de l'activité du groupe, toutes activités comprises.

Avec AFP

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