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Pas de résultats de la présidentielle avant le 23 avril au Tchad


De longues files d'électeur attendant d'élir leur président s'étendent à certains endroits jusque dans la rue, ici à N'Djamena, Tchad, 10 avril 2016. VOA/Bagassi Koura
De longues files d'électeur attendant d'élir leur président s'étendent à certains endroits jusque dans la rue, ici à N'Djamena, Tchad, 10 avril 2016. VOA/Bagassi Koura

Avant cette échéance prévue dans l'article 74 du code électoral, une ambiance de suspicion prévaut entre les différents états-majors de candidats de 13 candidats en lice à la présidentielle du dimanche 10 avril dernier.

Tous s’entraccusent et exigent la transparence dans le dépouillement des bulletins et la neutralité de la Commission Électorale Nationale Indépendante dans la compilation des résultats.

La direction de la campagne du président sortant, Idriss Deby, au pouvoir depuis 26 ans, se dit confiante quant aux résultats qui seront proclamés par la CENI.

"Nous attendons sereinement et avec une totale confiance le traitement et la proclamation de ces résultats par les instances compétentes", affirme Mahamat Zen Bada, invitant les autres candidats à faire preuve e de responsabilité.

"L’équipe nationale de la campagne de l’Alliance (Ndlr, coalition des partis favorables au président Deby) réitère son attachement au respect de la légalité républicaine et des règles du jeu démocratique. Nous attendons de nos adversaires qu’ils se conforment aux mêmes exigences enfin de préserver les conditions d’apaisement et de sérénité dans lesquelles le processus électoral a évolué jusqu’à ce jour," sontient-il.

Le porte-parole de Saleh Kebzabo, candidat-chef de file de l’opposition, Célestin Topona relève, pour sa part, quelques irrégularités constatées pendant le déroulement du vote.

"Plusieurs urnes ont été emportées dont trois à Farcha, 1er arrondissement municipal à N’Djamena ; à Moussou dans le Barelgaza, 23 urnes ont été enlevées de force pour une destination jusqu-là inconnue ; un schéma de faux résultats a même été concocté par le MPS (Ndlr, Mouvement populaire du salut, le parti du président Deby) pour être imposé à la CENI enfin d’octroyer la victoire au MPS alors que sur le terrain, c’est exactement le contraire qui se passe", indique M. Topona.

Un autre candidat rival du président Deby, Laoukein Koura Médar, maire de la ville de Moundoum, se prépare déjà, lui, pour le deuxième tour.

"Il y a eu des cas de fraudes qui ont été décelés çà et là, la police a même été témoin… Deby dit qu’on doit lui donner 54% pour qu’il passe au premier tour. Mais si la CENI le lui donne, le Tchad sera ingouvernable. Et moi, je sais que nous allons passer au second tour, quoi qu’il en soit", affirme le maire de Moundou.

Dans certains endroits, les agents de la CENI ont démissionné pour dénoncer la fraude.

Dans le centre du pays, les urnes et procès-verbaux du département de Abdi sont ramenés de forces à Abéché, avec la complicité des autorités administratives civiles et militaires de la religion du Ouaddai, sans l’avis de la sous-commission départementale de la CENI.

"Tous les membres du bureau CENI –des opposants- ont démissionné parce des urnes leur ont été arrachées de force. Ils ne sont pas d’accord. Et même les résultats sont interdits d’être affichés", témoigne Darongar Vincent président d’un bureau de vote.

Le président de la sous CENI sous-préfectorale Abdérahim Ahamat Makine confirme les faits et informe que ses agents lui ont rapporté que l’ordre de ramener ces matériels à Abéché-centre est venu de leurs chefs hiérarchiques.

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