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Syrie: profitant de la trêve, les manifestations anti-régime ont repris


"Au secours! La Syrie saigne." Slogan lu durant une manifestation anti-Assad au Caire (29 septembre 2011)
"Au secours! La Syrie saigne." Slogan lu durant une manifestation anti-Assad au Caire (29 septembre 2011)

Des centaines de Syriens ont profité de la trêve pour renouer pour la première fois depuis des années avec les manifestations anti-régime dans les zones rebelles sous le slogan "la révolution continue".

Agitant le drapeau tricolore noir blanc vert avec trois étoiles rouges, l'étendard du soulèvement en 2011, des défilés appelant à la chute du régime ont eu lieu dans des localités tenues par l'opposition dans les provinces d'Alep, Damas, Homs et Deraa.

"Vous pouvez dire que nous sommes revenus au début", de la révolte, a affirmé à l'AFP Hassan Abou Nouh, un militant de la ville rebelle de Talbissé, dans le centre de la Syrie, joint par téléphone.

Tout avait commencé en Syrie en mars 2011 par des manifestations de dizaines de milliers de personnes chaque vendredi contre le régime. Elles avaient été réprimées brutalement puis le conflit s'était progressivement transformé en révolte armée. A partir de 2013 et les manifestations avaient cessé en raison de la guerre civile.

La dernière manifestation à Talbissé avait eu lieu en juin 2012, selon Abou Nouh. En raison des bombardements et des raids aériens, les habitants n'osaient plus sortir pour défiler. Un cessez-le-feu, initié par les États-Unis et la Russie et soutenu par l'ONU, est entré en vigueur samedi entraînant une baisse considérable de la violence dans les régions rebelles.

Pour le premier vendredi depuis la trêve, les gens ont manifesté en Syrie portant des banderoles où était écrit: "La révolution continue".

"Le gens sont contents, certains pleuraient de joie mais certains avaient une boule dans la gorge. Beaucoup de jeunes qui protestaient au début, étaient morts", a dit Abou Nouh.

A Alep, plus de deux cents personnes ont marché dans les rues des quartiers rebelles, a constaté un vidéaste de l'AFP.

"Avec la trêve, nous avons saisi l'opportunité d'exprimer pourquoi nous étions sortis au tout début (en 2011), pour réclamer la chute du régime", explique Abou Nadim, un militant local.

Pour lui, ceux qui étaient dans la rue voulaient aussi montrer aujourd'hui au monde que les manifestants à Alep et dans le reste du pays "ne sont pas des bandes armées, mais simplement des gens qui demandent la liberté et la chute du régime".

Abou Nadim est chargé d'élaborer les slogans et de les peindre. Pendant qu'il parlait à l'AFP, il était en train de dessiner sur une banderole "Longue vie à la Syrie, qu'Assad tombe".

Alep est divisé depuis l'été 2012 entre les forces gouvernementales dans les quartiers ouest et ceux de l'est aux mains des rebelles.

D'ailleurs, quand les manifestants sont passés à proximité près de ligne de front, ils ont entendu le claquement d'une balle d'un tireur embusqué dans la zone gouvernementale. Mais personne n'a été touché selon un correspondant de l'AFP.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), les manifestations se sont produites dans les villes rebelles d'Atareb et d'Azaz dans la province d'Alep, ainsi que dans la province d'Idleb (nord-ouest) et dans la province méridionale de Deraa.

Plus de 270.000 personnes sont mortes dans ce conflit et des millions d'autres ont été déplacées.

Avec AFP

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