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Le Conseil de sécurité réuni pour parler d'Idleb en Syrie


Les habitants de la province d'Idleb fuyant vers la frontière turque, le 10 septembre 2018.
Les habitants de la province d'Idleb fuyant vers la frontière turque, le 10 septembre 2018.

Le Conseil de sécurité se réunit mardi pour discuter une nouvelle fois de la province syrienne d'Idleb, où l'ONU craint "la pire catastrophe humanitaire" du siècle si le régime de Damas attaque l'ultime grand bastion insurgé.

La réunion est prévue à 15H00 GMT à l'ONU. Elle a été réclamée cette fois par la Russie, afin de rendre compte du sommet tripartite tenu vendredi à Téhéran, qui a échoué.

"À la suite d'une requête de certains membres du Conseil de sécurité, la délégation russe demande à la présidence [américaine du Conseil] d'organiser une réunion mardi à 11H00 pour transmettre les résultats du troisième sommet trilatéral" (Iran, Russie, Turquie), indique la demande écrite de Moscou, à laquelle a eu accès l'AFP.

Les États-Unis, qui assurent en septembre la présidence tournante du Conseil de sécurité, ont confirmé lundi la tenue de cette session. Elle sera publique.

La province d'Idleb, située dans le nord-ouest syrien, et les territoires rebelles adjacents ont été ces derniers jours la cible des bombardements à l'artillerie du régime de Bachar al-Assad et des frappes aériennes de Moscou.

Plus de 30.000 personnes ont été déplacées en dix jours par les bombardements des armées syrienne et russe, a annoncé lundi l'ONU.

Ces frappes sporadiques ont fait des morts parmi les civils, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

"Nous sommes profondément préoccupés par la récente escalade de la violence qui a entraîné le déplacement de plus de 30.000 personnes", a indiqué à l'AFP un porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA), David Swanson.

Sur place, l'exode

En fin de semaine dernière, le Conseil de sécurité avait multiplié les réunions sur le sujet, à l'initiative des États-Unis ou de l'Union européenne, qui espéraient repousser la perspective d'une vaste offensive militaire du régime syrien pour reprendre le contrôle de cette province. Ces discussions n'avaient abouti à aucun résultat concret.

Et vendredi, les participants au sommet tripartite de Téhéran avaient échoué à s'entendre sur une solution pacifique commune. Le président russe Vladimir Poutine, soulignant que Damas avait "le droit" de reprendre le contrôle de la totalité du territoire syrien, avait rejeté un cessez-le-feu pour la province réclamé par Ankara.

Lors du week-end, l'aviation russe et les forces loyalistes du régime de Bachar al-Assad ont entamé le pilonnage de la région.

La Turquie, pays frontalier, a appelé lundi à mettre fin à ces bombardements, qui se poursuivaient.

"Notre priorité, c'est de mettre un terme dans les plus brefs délais à toutes les attaques qui sont menées depuis les airs ou au sol et de garantir la mise en place d'un cessez-le-feu et la stabilité" à Idleb, a déclaré le ministre de la Défense Hulusi Akar, cité par l'agence de presse étatique Anadolu.

Sur place, une bonne partie de la population a choisi l'exode.

Le correspondant de l'AFP à Idleb a été témoin ces derniers jours de la fuite de nombreuses familles qui, dans des conditions très précaires, quittent le sud de la province pour gagner le nord et les environs de la frontière turque.

Près de la moitié de ces déplacés sont installés dans des camps, certains ont trouvé refuge chez des familles du secteur, et d'autres ont loué des logements, d'après M. Swanson.

Avec AFP

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