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Le Soudan "regrette" l'extension du délai par Washington


Le président du Soudan, Omar el-Béchir, à Khartoum le 15 septembre 2015
Le président du Soudan, Omar el-Béchir, à Khartoum le 15 septembre 2015

Le Soudan a dit mercredi regretter la décision de Washington de prolonger pour trois mois supplémentaires des sanctions économiques contre Khartoum, tout en espérant que l'embargo serait bientôt levé.

Mardi, le président des Etats-Unis Donald Trump a prolongé de trois mois la période probatoire décidée par son prédécesseur Barack Obama avant une éventuelle levée totale de ces mesures punitives, qui frappent le Soudan depuis 20 ans.

Cette période de six mois, comprenant une série de conditions américaines, s'achevait mercredi 12 juillet. Par un décret présidentiel, M. Trump l'a prolongée de trois mois supplémentaires, soit jusqu'au 12 octobre, assurant que l'administration américaine avait "besoin de plus de temps".

Réagissant à cette décision, Khartoum a fait part de sa déception.

"Nous regrettons une telle décision, qui intervient après de longues négociations entre le Soudan et les Etats-Unis", a déclaré le ministre soudanais des Affaires étrangères Ibrahim Ghandour, dans un bref communiqué publié mercredi.

"Les Etats-Unis, l'Europe, l'Afrique et la communauté internationale admettent que le Soudan a tenu ses engagements (...), c'est pourquoi nous ne voyons aucune raison d'étendre la période probatoire."

"Mais nous espérons toujours que les sanctions seront levées définitivement", a-t-il ajouté.

Washington a à l'égard Khartoum des exigences en cinq points: la fin du soutien aux groupes rebelles au Soudan du Sud - pays créé en juillet 2011 par la partition du Soudan - la fin des hostilités dans les provinces du Darfour, du Nil-Bleu et du Kordofan-Sud et une coopération avec le renseignement américain contre le terrorisme.

- 'Progrès importants' -

Les sanctions seront définitivement "révoquées si le gouvernement soudanais poursuit ses actions positives, notamment le maintien d'une cessation des hostilités dans des zones de conflits au Soudan, l'amélioration de l'accès humanitaire au Soudan et le maintien de sa coopération avec les Etats-Unis pour traiter les conflits régionaux et la menace du terrorisme", a fait valoir la porte-parole de la diplomatie américaine, Heather Nauert.

"Tout en reconnaissant que le gouvernement du Soudan a fait des progrès importants dans beaucoup de secteurs, l'administration (américaine) a décidé qu'elle avait besoin de plus de temps pour cette période probatoire", a encore expliqué Mme Nauert.

Les sanctions économiques contre le Soudan avaient été imposées en 1997 pour son soutien présumé aux islamistes dont le chef d'Al-Qaïda Oussama Ben Laden, tué dans un raid américain au Pakistan en mai 2011.

Donald Trump avait jusqu'à mercredi trois choix à sa disposition: lever définitivement les sanctions, prolonger la période probatoire ou faire machine arrière en rétablissant complètement l'embargo.

M. Ghandour avait prévenu lundi soir qu'un maintien de l'embargo était "inacceptable" et que son pays ne s'attendait "pas à autre chose qu'à la levée des sanctions".

"Une autre décision serait illogique et inacceptable", avait insisté le ministre, avertissant que son pays pourrait retomber dans "la guerre".

Les Nations unies avaient dit espérer que les Etats-Unis annonceraient une "décision positive" en faisant état d'une "amélioration notable" dans l'accès humanitaire à des zones de conflit ces six derniers mois.

Même si les relations américano-soudanaises se sont sensiblement améliorées, le département d'Etat maintient Khartoum depuis 1993 sur sa liste noire des "Etats soutenant le terrorisme", au même titre que l'Iran et la Syrie.

Avec AFP

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