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Le Premier ministre soudanais entre en fonction sur fond de crise économique


Le nouveau vice-président soudanais, Mohamed Osman Yousif Kiber, s'adresse aux journalistes après avoir prêté serment à Khartoum le 10 septembre 2018.
Le nouveau vice-président soudanais, Mohamed Osman Yousif Kiber, s'adresse aux journalistes après avoir prêté serment à Khartoum le 10 septembre 2018.

Le nouveau Premier ministre soudanais est entré en fonction lundi, après le limogeage du gouvernement sortant décidé la veille par le président Omar el-Béchir, dans un contexte de difficultés économiques croissantes.

Ministre de l'Irrigation dans le précédent cabinet, Moataz Moussa Abdallah a prêté serment lundi lors d'une cérémonie au palais présidentiel de Khartoum.

Le président Béchir a limogé l'ensemble des 31 membres du gouvernement "afin de corriger la situation dans laquelle se trouve le pays", a annoncé dimanche un communiqué de la présidence.

Le nouveau Premier ministre est chargé de former un gouvernement plus restreint de 21 ministres, comme l'a décidé la président Béchir.

Le Soudan fait face à une crise économique qui s'aggrave, avec notamment une inflation de plus de 65% et une pénurie accrue de devises.

"La situation économique actuelle est le résultat d'un embargo économique et d'un projet visant à empêcher l'accès du pays aux ressources étrangères", a déclaré M. Béchir dans un discours télévisé lundi.

Il n'a toutefois pas précisé qui était à l'origine de ce prétendu projet et n'a pas non plus nommé les Etats-Unis, qui ont imposé de 1997 à 2017 un embargo commercial au Soudan.

Selon des experts, cet embargo a eu un large impact sur l'économie soudanaise, particulièrement lorsque le sud du pays, riche en pétrole, a proclamé son indépendance en 2011.

Malgré sa levée, les Etats-Unis ont maintenu le Soudan sur la liste des pays soutenant le "terrorisme" et les banques étrangères, tout comme les investisseurs, restent frileux vis-à-vis du pays, déchiré par des décennies de conflits.

"Améliorer les moyens de subsistance"

Selon le président soudanais, "il n'est pas nécessaire d'avoir un énorme gouvernement quand le peuple lutte pour se procurer des biens même basiques".

"Nous discutons maintenant avec certains de nos amis afin de lancer des projets permettant d'améliorer les moyens de subsistance de notre peuple et de ramener l'économie soudanaise à l'équilibre", a ajouté M. Béchir.

"Je veux remercier le peuple pour sa patience même lorsqu'il était confronté à des difficultés économiques".

Dans un contexte d'inflation croissante, le prix des denrées alimentaires a plus que doublé en un an. La livre soudanaise a dans le même temps plongé face au dollar.

Si les difficultés auraient pu "selon certains, déclencher des tensions sociales", le président s'est félicité de "la patience du peuple qui a empêché cela de se produire".

Des manifestations sporadiques contre la hausse du coût des denrées alimentaires ont toutefois eu lieu en janvier mais les autorités les ont rapidement matées en arrêtant des leaders de l'opposition et des activistes.

En septembre 2013, des dizaines de personnes ont été tuées dans des affrontements entre des manifestants protestant contre l'austérité et les forces de sécurité, après l'arrêt des subventions de carburant.

Avec AFP

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