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Soudan : "nous ne permettrons pas le chaos", prévient un ancien chef de milice


A protester wearing a Sudanese flag flashes the victory sign in front of burning tires and debris on road 60, near Khartoum's army headquarters, in Khartoum, Sudan, Monday, June 3, 2019.
A protester wearing a Sudanese flag flashes the victory sign in front of burning tires and debris on road 60, near Khartoum's army headquarters, in Khartoum, Sudan, Monday, June 3, 2019.

Le chef adjoint du Conseil militaire au pouvoir au Soudan, Mohamad Hamdan Daglo surnommé "Hemeidti", un ancien chef des miliciens Janjawid, a prévenu mercredi qu'il ne permettrait pas le "chaos" au Soudan, où ses hommes sont accusés de la répression brutale de la contestation.

"Hemeidti" dirige à ce jour les paramilitaires des Forces de soutien rapide (RSF), considérées par beaucoup comme un avatar des Janjawid, milices accusées d'atrocités durant la guerre civile au Darfour (ouest).

Les RSF sont accusées par les manifestants, qui réclament depuis plusieurs mois le transfert du pouvoir aux civils, d'avoir dispersé dans le sang, lundi, un sit-in devant le QG de l'armée à Khartoum, et d'avoir commis depuis des exactions à travers le pays.

Au moins 60 personnes sont mortes et des centaines blessées depuis lundi, essentiellement dans la dispersion du sit-in, selon un comité de médecins proche du mouvement de contestation.

"Nous ne permettrons pas le chaos et nous ne reviendrons pas sur notre conviction (...) : il faut imposer l'autorité de l'Etat par le droit", a déclaré "Hemeidti" lors d'une allocution devant ses soldats, retransmise par la télévision nationale.

Le général, honni de l'opposition en raison notamment de son passé de chef de milices, faisait référence aux barricades de fortune, faites d'amoncellements de pierres, de troncs d'arbres ou de pneus enflammés, érigées par les manifestants.

Ces barricades, selon le mouvement de contestation, sont une manière de se protéger des RSF et de contester l'autorité du pouvoir en place.

Les hommes des RSF sont accusés par des organisations de défense des droits humains d'avoir commis de graves exactions lors du conflit du Darfour déclenché en 2003.

L'ex-président Omar el-Béchir a été renversé le 11 avril par l'armée au bout de quatre mois d'un soulèvement populaire inédit déclenché par le triplement du prix du pain dans un contexte de crise économique et de mesures d'austérité.

Les manifestants, rassemblés devant le siège du QG de l'armée qui a pris le pouvoir depuis, réclament désormais le transfert de l'autorité à un gouvernement civil.

La dispersion du sit-in et les violences qui lui ont succédé ont été condamnées par l'ONU, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne.

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