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Soudan du Sud : toujours pas de gouvernement d'union nationale


Le président du Soudan du Sud Salva Kiir, lors de la 69e Assemblée générale des Nations unies, le 27 septembre 2014. (AP Photo/Richard Drew)
Le président du Soudan du Sud Salva Kiir, lors de la 69e Assemblée générale des Nations unies, le 27 septembre 2014. (AP Photo/Richard Drew)

Selon les rebelles, le président Kiir a compromis l'accord de partage du pouvoir signé en août en quasi triplant unilatéralement le nombre d'Etats régionaux le mois dernier.

Les belligérants au Soudan du Sud n'ont pas réussi à former un gouvernement d'union nationale à la date prévue du 22 janvier, les rebelles rejetant la création de nouveaux Etats régionaux par le président Salva Kiir alors que les combats se poursuivent.

Les deux camps étaient censés former un gouvernement à la date butoir de vendredi. Mais les rebelles ont estimé qu'en quasi triplant unilatéralement le nombre d'Etats régionaux le mois dernier, le président Kiir avait compromis un pilier fondamental de l'accord de partage du pouvoir signé en août 2015 pour mettre fin à deux ans de guerre civile.

Le porte-parole de la rébellion, Mabior Garang, a critiqué samedi "les tenants de la ligne dure au sein du gouvernement", déclarant que les négociations devaient porter uniquement sur l'ancien système basé sur 10 Etats et non les 28 actuels.

Il a cependant affirmé que les rebelles dirigés par l'ex vice-président Riek Machar restaient pleinement "dévoués à la paix".

Le président sud-soudanais a nommé le 25 décembre les nouveaux gouverneurs de régions dont il a presque triplé le nombre.

Des représentants des rebelles et du gouvernement se sont rencontrés pour la première fois mardi à Juba en vue de former un gouvernement d'unité nationale de transition. Mais la multiplication des régions et la nomination des nouveaux gouverneurs a provoqué des crispations dans le camp rebelle.

L'accord de paix du 26 août est censé mettre fin à deux ans d'une terrible guerre civile qui a vu les deux parties se livrer à d'innombrables atrocités. Mais les combats n'ont jamais cessé et les belligérants s'accusent mutuellement de ne pas remplir leurs engagements.

Les bailleurs internationaux ont annoncé jeudi qu'ils allaient cesser de payer les notes d'hôtel où sont hébergés depuis un mois près de 250 délégués de la rébellion chargés de la formation du gouvernement d'union nationale.

Le paiement des notes - estimées à plusieurs dizaines de milliers de dollars - était "exceptionnel et ponctuel", afin d'aider à la formation du gouvernement, un rouage-clé du mécanisme de partage du pouvoir prévu par l'accord de paix.

Les garants de l'accord avaient donné jusqu'au 22 janvier aux deux camps pour former ce gouvernement, après l'expiration de plusieurs échéances prévues par le texte sans qu'aucune avancée n'ait été enregistrée.

Devenu indépendant en juillet 2011, sur les ruines de décennies de conflit avec Khartoum, le Soudan du Sud a replongé dans la guerre le 15 décembre 2013, quand des combats ont éclaté au sein de l'armée nationale, minée par des dissensions politico-ethniques alimentées par la rivalité à la tête du régime entre MM. Kiir et Machar.

AFP

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