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Six pays africains ont espionné des journalistes via le logiciel Pegasus


Une femme passe en revue son compte WhatsApp sur son téléphone, à Kampala, le 5 juillet 2018.
Une femme passe en revue son compte WhatsApp sur son téléphone, à Kampala, le 5 juillet 2018.

CORRECTION: cet article a été rectifié pour indiquer le retrait de l'Algérie de la liste des pays cités, suite à une rectification d'Amnesty.

Au moins six gouvernements africains ont espionné des journalistes et des activistes à l'aide du logiciel Pegasus créé et vendu par une société israélienne, selon une enquête publiée dimanche par un consortium de 17 médias internationaux.

Il s'agit de la République démocratique du Congo, de l'Égypte, du Maroc, de l'Ouganda, du Rwanda et du Togo, selon une carte publiée par l'ONG Forbidden Stories, basée à Paris.

Loin d'être une exclusivité africaine, l'espionnage massif mis au jour par Forbidden Stories en partenariat avec Amnesty International révèle en fait que le logiciel espion israélien a été utilisé pour cibler 50.000 numéros de téléphone à travers le monde appartenant à des militants, des journalistes et des leaders politiques.

La liste, qui remonte à 2016, inclut les numéros d'au moins 180 journalistes (dont ceux de la VOA), 600 hommes et femmes politiques, 85 militants des droits humains ou encore 65 chefs d'entreprise, selon l'Agence France Presse.

Dans certains cas, les cibles ont été retrouvées mortes, d'autres contraintes à l'exil.

Android et iOS sans exception

Le logiciel espion Pegasus permet aux gouvernements d'accéder aux messages envoyés ou reçus d'un numéro de téléphone ciblé, mais aussi à la localisation de la personne qui porte le téléphone, ainsi qu'aux photos, aux courriels et aux messages en inbox, selon le quotidien Washington Post.

D'après le journal britannique The Guardian, Pegasus infiltre aussi bien les appareils Android que le iPhone, fabriqué par Apple. Dans certains cas, précise le journal, l'utilisateur du téléphone n'a même pas besoin de cliquer sur un lien ou d'activer une quelconque mise à jour. Il opère en sourdine, échappant même aux antivirus.

La société israélienne NSO Group, qui commercialise le logiciel espion, se défend de toute malveillance, selon le journal indien The Wire. Elle affirme que ses clients se limitent à des "gouvernements approuvés", qui seraient au nombre de 36, précise The Wire.

En 2019, WhatsApp, le logiciel de messagerie racheté par Facebook, avait déposé plainte en 2019 contre NSO.

Au-delà d'Israël

Dans son rapport 2020 sur les "prédateurs numériques", Reporters sans frontières faisait état de plusieurs entreprises basées dans divers pays qui fournissent des outils d'espionnage en Afrique. En plus du groupe NSO, RSF citait aussi Memento Labs (également connu sous le nom de Hacking Team), que l'ONG accusait d'avoir attaqué des journalistes en Éthiopie et au Maroc. Il y avait aussi le groupe Gamma, ou FinFisher, basé en Allemagne, fabricant du logiciel FinSpy.

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