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Sept ans de prison requis contre le maire de Dakar au Sénégal


Une foule devant le tribunal où se déroule le procès du maire de Dakar, Khalifa Sall. à Dakar le 14 décembre 2017.
Une foule devant le tribunal où se déroule le procès du maire de Dakar, Khalifa Sall. à Dakar le 14 décembre 2017.

Sept ans de prison ont été requis vendredi contre le maire de Dakar, Khalifa Sall, jugé avec sept de ses collaborateurs pour "détournement de deniers publics" dans le cadre de la gestion de la mairie  de la capitale sénégalaise.

"Je requiers sept ans d'emprisonnement ferme" à l'encontre de M. Khalifa Sall, a déclaré le procureur Serigne Bassirou Gueye dans son réquisitoire devant le tribunal correctionnel.

Il a également requis une amende de 5,49 milliards de francs CFA (8,37 millions d'euros) à l'encontre de M. Sall, soit trois fois la somme des détournements présumés (1,83 milliard de FCFA ou 2,8 millions d'euros).

>> Lire aussi : L'Etat sénégalais réclame plus de 10 millions d'euros au maire de Dakar

Khalifa Sall et ses co-prévenus --directeur administratif et financier, comptables, secrétaire,... employés par la ville-- sont jugés pour le détournement présumé de cette somme des caisses de la mairie grâce à la production de fausses factures.

Le procureur a réclamé la même peine de 7 ans à l'encontre du directeur administratif et financier, Mbaye Touré, et des peines de deux ans, dont un avec sursis, à cinq années de prison ferme contre les autres prévenus.

>> Lire aussi : La caisse noire de la mairie de Dakar connue des autorités se défend Khalifa Sall

L'Etat du Sénégal, en tant que partie civile dans ce procès très médiatisé, réclame pour sa part plus de 10 millions d'euros de dommages et intérêts au maire et à ses co-accusés.

"Nous demandons la réparation" de cette somme dont l'Etat a été "frustré" entre 2011 et 2015, a dit dans sa plaidoirie jeudi l'agent judiciaire de l'Etat, Félix-Antoine Diome, un fonctionnaire du ministère des Finances.

M. Diome avait en outre réclamé "5 milliards de francs CFA (7,6 millions d'euros) au titre du "dommage moral" subit selon lui par l'Etat, portant l'addition à plus de 10,4 millions d'euros.

Vendredi matin, la ville de Dakar, également partie civile mais qui conteste la présence de l'Etat au procès, a dénoncé un "acharnement" contre Khalifa Sall, qui à 62 ans est l'un des principaux opposants au président Macky Sall.

L'Inspection générale d'Etat (IGE) a mené des enquêtes "partout" mais "un seul rapport a été publié", celui qui met en cause le maire de Dakar, a déclaré l'avocat de la Ville, Ousseynou Gaye, laissant entendre que l'Etat s'était "assis" sur d'autres rapports de l'IGE incriminant d'autres municipalités ou institutions publiques.

Pour Khalifa Sall, dont la défense plaidera en principe de lundi à mercredi, ce procès "politique" vise avant tout à l'empêcher de se présenter face à Macky Sall lors de la présidentielle de 2019.

Socialiste dissident, le maire de Dakar depuis 2009 est en détention provisoire dans une prison de la capitale depuis que cette affaire a éclaté en mars, ce qui ne l'a pas empêché d'être élu député en juillet.

>> Lire aussi : L'opposition manifeste pour une présidentielle juste en 2019 au Sénégal

Il avait multiplié ces dernières années les critiques envers la coalition présidentielle, dont est membre le PS, qui l'a finalement exclu fin décembre.

Mardi, la projection devant le tribunal d'une conversation filmée d'un ministre d'Etat et ancien adjoint à la maire de Dakar a apporté de l'eau à son moulin. Dans cette vidéo non datée, ce membre de la majorité, Mbaye Ndiaye, confie que "le problème de Khalifa Sall (aurait pu) être réglé s'il avait accepté d'être avec nous".

Avec AFP

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