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La présidente de la gymnastique US s'excuse après le scandale Nassar


Larry Nassar, ex-médecin de l'équipe américaine de gymnastique lors de son procès à Charlotte, Michigan, le 31 janvier 2018.
Larry Nassar, ex-médecin de l'équipe américaine de gymnastique lors de son procès à Charlotte, Michigan, le 31 janvier 2018.

La présidente de la Fédération américaine de gymnastique Kerry Perry a présenté des excuses mercredi devant le Congrès pour les "crimes" de l'ex-médecin Larry Nassar, lourdement condamné pour des centaines d'agressions sexuelles sur de jeunes sportives, affirmant que cela ne devait "plus jamais" se produire.

Ce scandale historique dans le sport américain a aussi éclaboussé le Comité olympique (Usoc) et l'université d'Etat du Michigan (MSU), deux autres employeurs de Larry Nassar, et a eu des répercussions dans d'autres fédérations sportives. Il a entraîné la démission de plusieurs responsables.


"Je veux tout d'abord m'excuser auprès de tous ceux qui ont été affectés par les actes odieux de Larry Nassar", a affirmé Mme Perry, se disant "consternée et écoeurée par ces crimes répugnants".

L'ex-médecin, aujourd'hui âgé de 54 ans, a été condamné en début d'année à plusieurs lourdes peines de prison pour avoir agressé durant deux décennies au moins 265 victimes --dont près de 160 gymnastes--, la plupart mineures, sous couvert de traitements médicaux. Il est assuré de mourir en détention.

>> Lire aussi : Nassar condamné une nouvelle fois jusqu'à 125 ans de prison pour abus sexuels

Cet ostéopathe a officié de 1994 à 2016 au sein de USA Gymnastics, de l'Usoc et de la MSU. Ses victimes sont des sportives anonymes mais aussi des championnes olympiques dont Aly Raisman, Simone Biles, Gabby Douglas et McKayla Maroney.

"Cette période est révolue. USA Gymnastics est sur une nouvelle voie, avec de nouveaux dirigeants et un engagement à ce que ceci n'arrive plus jamais", a affirmé Mme Perry, nommée à la tête de la fédération en décembre.

Trois dirigeants de USA Gymnastics ont quitté leurs fonctions fin janvier. Le patron de l'Usoc, Scott Blackmun, a présenté sa démission en février.

>> Lire aussi : Accord de dédommagement de 500 millions de dollars pour les victimes du docteur Nassar

- "Culture des médailles" -

Kerry Perry témoignait devant une commission de la Chambre des représentants avec ses homologues des Fédérations de taekwondo, de natation et de volley-ball, ainsi que de l'Usoc.

Timothy Hinchey, patron de USA Swimming, a assuré que sa fédération "admet et regrette profondément les agressions subies par les enfants, les athlètes et d'autres participants à des programmes de natation".

"Nous devons mettre la sécurité (des athlètes) au centre de nos priorités", a pour sa part affirmé la directrice générale de l'Usoc, Susanne Lyons.

Le Comité olympique, critiqué pour son inertie dans l'affaire Nassar, a recruté une ancienne responsable de la police fédérale (FBI) pour s'assurer du bien-être et de la sécurité des sportifs après le scandale. L'Usoc va également contribuer à hauteur de 1,3 million de dollars à un fonds de soutien créé par USA Gymnastics pour les gymnastes victimes de Larry Nassar.

La MSU a pour sa part annoncé la semaine dernière un accord de dédommagement avec plus de 300 victimes du praticien pour un montant total de 500 millions de dollars, qui met fin aux poursuites la visant.

Shellie Pfohl, présidente du Centre Safesport, une organisation indépendante chargée d'enquêter sur les allégations d'agressions sexuelles au sein des 49 fédérations sportives américaines, a indiqué avoir reçu plus de 800 plaintes depuis quatorze mois, qui ont conduit au limogeage de 142 personnes.

"Nous avons l'obligation de rapporter (les allégations d'agressions) aux forces de l'ordre", a-t-elle dit à un parlementaire qui l'interrogeait sur les éventuelles suites judiciaires d'un dossier.

Greg Walden, un élu républicain de l'Oregon, a dénoncé "la culture des médailles et de l'argent qui l'a trop longtemps emporté sur la protection et la sécurité des athlètes".

Diana DeGette, une démocrate du Colorado, a dit espérer que les changements promis par les responsables sportifs n'étaient pas "un paravent" mais le début "de la route vers un changement réel".

Avec AFP

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