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San Francisco accueille un sommet mondial inédit sur le climat


Une femme déguisée en arbre avec le groupe The Forgotten Solution, pose pour une photo à Civic Center Plaza après avoir participé à l’action mondiale «Rise For Climate» le 8 septembre 2018 au centre-ville de San Francisco, en Californie.
Une femme déguisée en arbre avec le groupe The Forgotten Solution, pose pour une photo à Civic Center Plaza après avoir participé à l’action mondiale «Rise For Climate» le 8 septembre 2018 au centre-ville de San Francisco, en Californie.

Des milliers d'élus, de maires, de responsables d'ONG et d'entreprises du monde entier convergent cette semaine vers San Francisco pour le Sommet mondial pour l'action climatique, un rassemblement gigantesque destiné à relancer la mobilisation pour l'accord de Paris.

Le sommet commence officiellement mercredi et est accueilli par le gouverneur Jerry Brown, démocrate de 80 ans désireux de montrer que son Etat de 39 millions d'habitants est à l'avant-garde de la transition écologique.

La Californie a saisi le rôle de bastion de la résistance au déni climatique du président républicain Donald Trump, qui a annoncé l'an dernier le retrait des Etats-Unis du texte (un retrait qui ne sera effectif qu'au lendemain de l'élection présidentielle américaine de 2020).

La remobilisation est urgente car trois ans après l'accord signé à Paris, la guerre contre les gaz à effet de serre est mal en point.

Les rejets de dioxyde de carbone dans l'atmosphère remontent à nouveau après quelques années stables, et ont atteint un pic historique en 2017. La consommation de charbon est elle aussi repartie à la hausse, dopée par la croissance des économies asiatiques.

Comme un prélude au sommet, l'été 2018 fut l'un des plus chauds jamais enregistrés, les climatologues prévenant que ces vagues de chaleur autrefois exceptionnelles sont vouées à devenir plus fréquentes. Tout comme les terribles ouragans de l'an dernier.

Face à cela, les engagements des 197 pays signataires restent extrêmement insuffisants pour contenir la hausse de la température moyenne du globe "nettement en-dessous de 2°C" comparé à la période préindustrielle, et si possible moins de 1,5°C.

Nous en sommes déjà à environ 1°C, et la trajectoire actuelle prévoit une augmentation de 3,2°C d'ici 2100, selon le Climate Action Tracker.

D'où le rendez-vous de San Francisco, imaginé après l'accord de Paris et qui n'inclut que des acteurs non-étatiques. Ils entendent faire pression sur les Etats signataires afin qu'ils revoient à la hausse leurs politiques anticarbone au prochain rendez-vous de révision des objectifs, en 2020.

"Ils peuvent en faire plus, il faut accélérer", résume Helen Clarkson, directrice générale de l'ONG The Climate Group et membre du comité consultatif du sommet.

Le compte n'y est pas

Mais la tonalité du sommet est volontairement positive.

Depuis une décennie, dit Helen Clarkson à l'AFP, "le discours a beaucoup changé". Il s'agit moins, dit-elle, de "pointer du doigt" les mauvais acteurs que de mettre en valeur les initiatives les plus ambitieuses et innovantes --comme les barrières flottantes "System 001" conçues par un jeune Néerlandais pour nettoyer les océans, et lancées samedi dans le port de San Francisco.

Le problème climatique est simple mais la solution complexe... Une complexité reflétée dans le méli-mélo de coalitions, alliances et autres clubs qui annonceront toute la semaine une myriade d'engagements.

Des multinationales doivent ainsi proclamer vouloir passer à 100% d'électricité verte, des maires de métropoles claironneront que leurs émissions ont passé un "pic" et qu'elles passeront à zéro déchet en quelques décennies.

Le groupe de villes C40, présidé par la maire de Paris Anne Hidalgo, veut démontrer que les villes peuvent être des "locomotives".

A elles seules, villes, régions et entreprises peuvent combler une partie --mais seulement une partie-- du fossé, selon plusieurs experts qui ont calculé l'effet collectif de leurs politiques environnementales.

Aux Etats-Unis en particulier, où de grands Etats gouvernés par des démocrates, notamment sur la côte ouest, accélèrent le passage aux énergies renouvelables pour leur réseau électrique.

Mais les obstacles, à l'échelle mondiale, restent immenses. Les trois quarts de l'électricité de l'Inde sont générés par du charbon. La Chine, premier émetteur mondial de gaz à effet de serre (environ le double des Etats-Unis) ne prévoit d'atteindre son pic d'émissions que dans la prochaine décennie.

Et encore faut-il concrétiser tous les engagements locaux.

"C'est bien d'annoncer quelque chose, mais l'exécution est difficile. Ce genre de sommet devrait aussi servir à vérifier les engagements, si possible chaque année", dit à l'AFP Niklas Höhne, du NewClimate Institute en Allemagne, qui suit les négociations climatiques depuis les années 1990.

Egalement attendus au sommet, Michael Bloomberg, milliardaire ex-maire de New York et philanthrope du climat, le Monsieur climat chinois Xie Zhenhua, Al Gore et des célébrités dont Harrison Ford.

Avec AFP

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