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Samuel Grzybowski, "jeune leader émergent"


Samuel Grzybowski, Washington, 20 avril 2016 (VOA/Maylis Haegel)
Samuel Grzybowski, Washington, 20 avril 2016 (VOA/Maylis Haegel)

A l’occasion de la cérémonie de la remise des "Emerging Young Leaders Awards" décernés par le département d’Etat des Etats-Unis, VOA Afrique a rencontré Samuel Grzybowski, l’un des 10 lauréats. Il est à la tête de Coexister Europe, une association qu’il a créée à ses 16 ans et qui était à l’origine uniquement française.

"Chacun peut agir pour le vivre ensemble", c'est le credo de Samuel Grzybowski. Le vivre ensemble entre religions est aussi le but de Coexister. Ce mouvement rassemble des jeunes athées, musulmans, juifs, et chrétiens qui discutent ensemble pour renforcer la coopération entre religions.

A 23 ans, le jeune homme a des idées très tranchées sur des sujets très controversés comme la laïcité. Un positionnement vivement critiqué en France au lendemain des attentats du 13 novembre 2015.

Une polémique dont il se moque : "je pense que c’est sain d’être critiqué dans son travail, car nous, on veut provoquer un débat démocratique. On essaie de valoriser des gens qui pensent différemment. Donc on ne va pas reprocher à ceux qui nous attaquent de le faire."

Samuel Grzybowski dit ne pas souhaiter que l’identité religieuse soit partie prenante de l’identité des individus. Pourtant il constate que la composante confessionelle ou "convictionnelle" de notre identité joue un rôle pour nous distinguer les uns des autres. Autant pour les athées, que les chrétiens, les musulmans ou les juifs.

Au lieu de ne pas en parler et faire l’autruche, il décide justement de s’occuper de ces singularités, car "si on ne les prend pas dans le bon sens, elles sont facteur de division, au lieu d’être facteur d’unité"

"Il faut accepter que nous sommes tous différents, car cette diversité peut permettre l’unité"

Samuel Grzybowski estime que si personne ne s’occupe de la pluralité des identités religieuses, cela revient à laisser la parole à ceux qui les utilisent pour diviser. Pour lui, accepter la différence permet de "construire un rempart contre l’extrémisme."

Il insiste notamment sur les mots qu’il utilise. "On ne promeut pas un dialogue entre les religions, mais une coopération entre des personnes de différentes religions. On est pas centrés sur les différentes communautés, mais sur les personnes qui ont différents backgrounds."

Continuer de grandir et d’agir est le seul projet pour l’association Coexister de Samuel Grzybowski. Avec 35 groupes qui rassemblent 2000 jeunes qui se voient toutes les semaines, Coexister est présente en France, en Angleterre, en Allemagne, en Suisse, en Belgique.

"On veut continuer de permettre à chaque jeune Européen d’avoir près de chez lui un espace où il puisse s’assumer, tel qu’il est, dans sa dimension religieuse, rencontrer des gens qui sont différents, et faire quelque chose avec eux pour la justice sociale."

Un projet d’internationalisation est en cours. Des candidats se sont manifestés pour créer des Coexister dans des pays d’Afrique. Interfaith Tour Africa est un programme qui se lancera cet été, de début juillet à fin août. Quatre jeunes, un musulman, un juif, un chrétien et un athée, vont rechercher dans six pays d’Afrique (Tunisie, Maroc, Sénégal, Burkina Faso, Kenya, et Ethiopie) si il y a des profils de futurs jeunes leader pour créer Coexister.

Maylis Haegel

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