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Libération de 12 personnes arrêtées après une tuerie en Casamance


Rond-point de la paix à Ziguinchor, Casamance, 9 février 2018. (VOA/ Seydina Aba Gueye)
Rond-point de la paix à Ziguinchor, Casamance, 9 février 2018. (VOA/ Seydina Aba Gueye)

Douze personnes détenues depuis quatre ans dans le cadre d'une enquête sur le massacre de 14 hommes en Casamance, dans le sud du Sénégal, ont été "blanchies et libérées" et 13 autres renvoyées devant une chambre criminelle, a-t-on appris lundi auprès de leur avocat.

Les 12 personnes qui étaient depuis janvier 2018 en détention à la prison de Ziguinchor, principale ville de Casamance, ont été libérées vendredi, a affirmé à l'AFP Me Ciré Clédor Ly.

Treize autres détenus dont un journaliste, Réné Capain Bassène, et un membre de l'aile politique de la rébellion casamançaise, Omar Ampoi Bodian, "ont été renvoyés devant la chambre criminelle" du tribunal de grande instance de Ziguinchor pour un procès dont la date n'a pas encore été fixée, a indiqué Me Ly.

Ils sont poursuivis pour "association de malfaiteurs, assassinat, tentative d'assassinat, participation à un mouvement insurectionnel, arrestations et séquestrations illégales, détention illégale d'armes, vol en réunion avec port d'armes et usage de violence", a-t-il précisé. Il a dénoncé "un dossier vide, une parodie de justice".

Vingt-sept personnes étaient poursuivies dans le cadre de l'enquête sur la tuerie de 2018 dont César Atoute Badiate, un chef militaire du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC), la rébellion armée qui se débat depuis bientôt 40 ans pour l'indépendance de la Casamance.

M. Badiate n'a pas été arrêté. Un détenu de 82 ans est mort en prison, a ajouté Me Ly.

Le juge d'instruction a délivré "un non-lieu partiel et de renvoi en chambre criminelle. Les 12 libérés ont été blanchis et ne seront pas jugés" contrairement aux 13 autres, a-t-il précisé.

Quatorze hommes partis chercher du bois dans la forêt protégée de Bayotte, proche de Ziguinchor, avaient été rassemblés puis tués froidement par des individus armés le 6 janvier 2018.

L'avocat n'a pas fait de lien entre la libération des 12 et les derniers incidents survenus en début de semaine dernière en Casamance.

Cette libération a lieu après l'annonce, le 24 et le 25 janvier par l'armée, de la mort de deux soldats de la mission ouest-africaine en Gambie (Ecomig) et la disparition de neuf autres à la suite d'un accrochage avec des rebelles présumés du MFDC en Gambie, voisine du Sénégal, lors d'une opération contre le trafic de bois en territoire gambien.

Les militaires manquants sont présumés captifs des rebelles du MFDC, selon l'armée.

La Gambie, pays partiellement enclavé dans le Sénégal, abrite des rebelles de Casamance, région du sud du Sénégal séparée du reste du pays par le territoire gambien.

Les incidents de la semaine passée constituent l'évènement le plus grave depuis des années en relation avec le conflit casamançais.

Après avoir fait des milliers de victimes et ravagé l'économie, le conflit a persisté à basse intensité. Le Sénégal s'emploie à normaliser la situation et a entrepris de réinstaller les déplacés.

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