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Responsabilités partagées dans les violences de septembre à Kinshasa, selon la CNDH


Une femme marche près d'un cadavre à Kinshasa, le 19 septembre 2016.
Une femme marche près d'un cadavre à Kinshasa, le 19 septembre 2016.

La Commission nationale des droits de l'Homme de République démocratique du Congo a estimé dans un rapport que les responsabilités des violences meurtrières ayant secoué Kinshasa en septembre 2016 étaient partagées entre les pouvoirs publics et les organisateurs.

Les 19 et 20 septembre, des émeutes avaient éclaté à Kinshasa en marge d'une manifestation du "Rassemblement" de l'opposition constitué autour du parti d'Étienne Tshisekedi, opposant historique en RDC.

Dans un rapport publié mercredi, la CNDH congolaise indique qu'il y a eu "effectivement des violations des droits de l'Homme et des atteintes aux droits fondamentaux des citoyens dont la responsabilité est partagée" entre "certains éléments non identifiés de la police" qui "ont fait un usage disproportionné de la force", "certains manifestants" et les "organisateurs" de la manifestation.

Selon ce rapport, 46 personnes ont été tuées dans ces violences, dont la majorité par balles, un bilan qui diffère de celui de 53 morts (49 civils et 4 policiers) donné par l'ONU.

Ces balles ont été tirées soit par "des éléments non identifiés de la police" soit par "des manifestants qui ont fait usage et manipulé des armes volés" dans des commissariats de la police, indique le rapport.

La manifestation visait à contraindre le président congolais Joseph Kabila à quitter le pouvoir à la fin de son mandat le 20 décembre.

La délégation de l'Union européenne a salué la publication de ce premier rapport de la CNDH "au moment où les violations se multiplient" dans le pays.

La CNDH a été créée en juillet 2015, après que le Parlement congolais eut voté la loi sur sa création fin 2012. Cette structure étatique a pour mission de promouvoir et protéger les droits de l'Homme, en toute indépendance, mais c'est après de longues tractations que les neuf membres - issus de la société civile - qui la composent sont entrés en fonction.

La RDC traverse une crise politique profonde depuis la réélection contestée de M. Kabila en 2011, aggravée par le report de la présidentielle et des législatives qui auraient dû se tenir cette année.

Le président de la CNDH, Mwamba Mushikonke, a jugé "préoccupante" l'entrave à l'exercice de la liberté des "manifestations publiques (et des) libertés fondamentales", à deux semaines de la fin du mandat de M. Kabila qui dirige le pays depuis 2001.

La situation politique bloquée depuis des semaines en RDC a semblé s'éclaircir mercredi avec la perspective de négociations de la dernière chance entre la majorité et l'opposition dans son ensemble, sous l'égide de l'Église catholique, en vue de trouver une solution pacifique à la crise.

Ces pourparlers sont censés aboutir à un accord permettant d'organiser une transition jusqu'à la présidentielle devant permettre l'élection du successeur de M. Kabila, à qui la Constitution interdit de se représenter.

Avec AFP

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