Tout a commencé lorsque le candidat Abdullah a retiré ses observateurs, accusant les assesseurs de refuser d’élargir les critères d’identification des votes frauduleux. Abdullah a qualifié l’audit de farce. Quelques heures plus tard, son adversaire, Ashraf Ghani a lui aussi retiré ses observateurs. Selon le chef adjoint de la mission onusienne, c’est à la demande de l’Onu que Ghani a pris cette décision pour préserver l’impartialité du processus.
Le recomptage des huit millions de votes exprimés le 14 juin dernier, sous l’égide de l’Onu, était pourtant dans sa phase finale. Abdullah avait remporté le premier tour de l'élection en avril, mais Ghani l’a devancé dans le décompte préliminaire du second tour. Les deux candidats crient victoire à la présidentielle.
L'impasse politique a retardé la signature d'un accord bilatéral de sécurité avec les Etats-Unis censé prendre effet lorsque les troupes de combat auront quitté l'Afghanistan à la fin de cette année. De nombreuses régions du pays sont déjà sous le contrôle des forces de sécurité afghanes. Profitant du retrait des forces internationales, des militants talibans ont lancé des offensives majeures dans le Sud et dans le Nord de l'Afghanistan, faisant des centaines de morts et de blessés.
L'audit de l’élection présidentielle afghane fait partie d'un accord de médiation obtenu par le secrétaire d'Etat américain John Kerry et supervisé par les Nations Unies. Washington et l'actuel président afghan Hamid Karzaï avaient espéré que le processus serait terminé à ce stade, et qu’un nouveau président serait investi d’ici la fin de ce mois.