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Report du procès d'une vingtaine de militants au Niger


La foule est réunie devant la cour de Justice à Niamey, Niger, le 13 mars 2017. (VOA/Abdoul-Razak Idrissa)
La foule est réunie devant la cour de Justice à Niamey, Niger, le 13 mars 2017. (VOA/Abdoul-Razak Idrissa)

Le procès d'une vingtaine de militants de la société civile nigérienne, détenus depuis mars après une manifestation interdite, a été reporté au 10 juillet dès son ouverture mardi, ont annoncé leurs organisations.

"Le procès des militants de la société civile prévu ce mardi 3 juillet est renvoyé au mardi 10 juillet", a affirmé devant la presse un des responsables des organisations où militent les acteurs concernés. Les raisons du report n'ont pas été précisées.

Les détenus, écroués dans des prisons de différentes villes, n'ont pas été acheminés au Palais de justice de Niamey, où devait se tenir le jugement.

>> Lire aussi : Les avocats des leaders de la société civile dénoncent leur détention prolongée au Niger

Les 26 prévenus, dont des figures de la société civile, avaient été pour la plupart arrêtés le 25 mars après des heurts à Niamey entre les forces de l'ordre et des manifestants qui voulaient braver l'interdiction par les autorités d'une manifestation contre la loi de finances 2018 qu'ils jugent "antisociale". Ils sont poursuivis pour "organisation et participation à une marche interdite" et "complicité de dégradations de biens publics et privés", selon leur avocats.

Amnesty International a appelé à "leur libération immédiate et sans condition" dans un communiqué publié mardi. Les accusés "sont détenus uniquement en raison de leur travail pacifique en faveur des droits humains", a écrit Kiné Fatim Diop, chargée de campagne sur l'Afrique de l'Ouest à Amnesty International.

Fin mai, dix réseaux d'organisations non gouvernementales internationales, dont Amnesty International et Oxfam, ont demandé au Niger la libération et l'abandon des poursuites engagées contre eux.

Entre octobre 2017 et mars 2018, un collectif de la société civile, l'opposition politique et quelques syndicats ont régulièrement organisé des manifestations pour demander "l'abrogation" de la loi de finances. Les protestataires reprochent au gouvernement d'avoir créé de nouvelles taxes et de nouveaux impôts et surtout d'avoir "accordé des cadeaux fiscaux d'une vingtaine de milliards de francs CFA" (une trentaine de millions d'euros) aux compagnies de téléphonie.

En avril, le président nigérien Mahamadou Issoufou avait estimé que la loi de finances "répondait aux aspirations du peuple nigérien" et que sa contestation par "une minorité", devait "s'exercer dans le cadre des lois en vigueur". La fronde contre le budget s'est estompée dans le pays depuis l'arrestation de ses principaux meneurs.

Avec AFP

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