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Regain du discours incitant à la haine en RDC, selon l'ONU


Le gouverneur du Sud-Kivu à Walungu, le 2 janvier 2020. 39% des allégations de discours de haine proviennent de la province troublée du Sud-Kivu selon l'ONU.
Le gouverneur du Sud-Kivu à Walungu, le 2 janvier 2020. 39% des allégations de discours de haine proviennent de la province troublée du Sud-Kivu selon l'ONU.

Un regain de discours et messages incitant à la haine a été enregistré en République démocratique du Congo, dans un contexte de compétions politiques, selon un rapport publié lundi par le Bureau conjoint des Nations-unies aux droits de l'Homme (BCNUDH).

"La propagation rapide des discours haineux en République démocratique du Congo à travers notamment les réseaux sociaux, les radios locales, les tracts et la presse écrite est un sujet de préoccupation majeure, en particulier depuis la fin des élections du 30 décembre 2018", a écrit dans son rapport le BCNUDH.

"Ces discours sont pour la plupart liés au débat sur la citoyenneté congolaise, à la persistance de l'impunité, aux conflits fonciers et autour de la transhumance, aux compétitions pour le pouvoir et à la diffusion de fausses nouvelles", a-t-il ajouté.

"Entre mai et décembre 2020, le BCNUDH a reçu des allégations sur 30 cas probables de discours et messages incitatifs à la haine, parmi lesquels 16 ont été identifiés comme des cas avérés d'incitation à la haine selon le seuil requis" par le Haut commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme.

Sur les 30 cas, 39% d'allégations provenaient de la province troublée du Sud-Kivu, suivie de la capitale Kinshasa avec 19%. 62% des cas ont des motivations politiques.

Au total, ces discours sont documentés dans 15 des 26 provinces congolaises, "autant dans les provinces non affectées par les conflits armés que dans les zones où les groupes armés sont actifs", ont regretté le BCNUDH et la mission de l'ONU en RDC (Monusco) dans un communiqué conjoint.

"Ces discours agissent à la fois comme un indicateur d'alerte précoce et un déclencheur potentiel de violence en soi", note le BCNUDH qui rappelle que les discours de haine sont considérés comme des crimes internationaux.

Afin de lutter contre la flambée des discours de haine, le BCNUDH appelle les autorités congolaises à "renforcer" la législation en se conformant "aux normes et standards du droit international des droit de l'homme afin de préserver les libertés d'opinion, d'expression, d'association et de réunion pacifique".

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