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Clôture du dialogue national après un accord rejeté par les ténors de l’opposition


L'ancien Premier ministre togolais Edem Kodjo, facilitateur du dialogue congolais désigné par l'Union africaine, 8 juin 2005.
L'ancien Premier ministre togolais Edem Kodjo, facilitateur du dialogue congolais désigné par l'Union africaine, 8 juin 2005.

Edem Kodjo, facilitateur désigné par l’Union africaine, a clôturé mardi les travaux du dialogue national en RDC après la cérémonie de la signature de l’accord trouvé entre la majorité présidentielle et une frange d’opposants, mais rejeté par la grande partie de l’opposition.

M. Kojo a reconnu que l’accord n’était pas parfait. Selon le facilitateur récusé par la majeure partie de l’opposition, cet accord valait néanmoins la peine d’être trouvé pour résoudre la crise causée par la non-tenue de l’élection présidentielle avant le 19 décembre 2016, date constitutionnelle pour la fin du deuxième et dernier mandat du président Joseph Kaibla.

"Vaut mieux un accord imparfait (...) que pas d’accord du tout ", a affirmé le facilitateur.

Pendant ce temps, les ténors et la majeure partie de l’opposition qui ont boycotté le dialogue, ont affirmé qu’ils ne sentaient pas lié à cet accord et continuent d'exiger le respect strict de la Constitution.

Extrait de la déclaration d'Edem Kodjo à clôture du dialogue en RDC recueilli par TopCongo
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Le Rassemblement, plate-forme constitué de partis d’opposition dont l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) d'Étienne Tshisekedi "rejette cet accord qui impose unilatéralement [à la tête de l'État] M.Kabila en violation flagrante de la Constitution qui détermine la fin de son mandat le 20 décembre", estime Jean-Marc Kabund, Secrétaire général de ce parti.

"La signature de cet accord est un non-évènement (...) Ce passage en force ne fait que se résumer pour donner un bonus à M. Kabila", a déclaré à VOA Afrique M. Kabund, tout en rappelant que le Rassemblement a appelé les Congolais à observer une journée "villes mortes" le 19 octobre en guise de "carton jaune" à Joseph Kabila.

RDC: Jean-Marc Kabund, Secrétaire général de l'UDPS, joint par Nathalie Barge
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Vital Kamerhe, à la tête des opposants présents au dialogue, estime pour sa part que les desiderata de toute l’opposition sont pris en compte.

"Au cours du dialogue, nous avions la même feuille de route que nos amis qui sont à l’extérieur et l’accord indique que la Constitution sera scrupuleusement respectée. Nous aurons des élections en avril 2018, dans un délai plus court (que celui donné par la CENI ndlr), et par la suite pour la première fois une passation civilisée du pouvoir entre le président de la République sortant et un président entrant", détaile Vital Kamerhe, rejetant toute idée d’un nouveau dialogue tel qu’exigé par le camp d’Etienne Tshisekedi.

"C’est une solution entre Congolais et le toit de l’accord reste ouvert pour nos frères qui ne sont pas venus au dialogue", soutient de son côté le porte-parole du gouvernement Lambert Mende.

Le "Rassemblement" réuni autour du fondateur de l'UDPS, M. Tshisekedi, avait refusé de participer au "dialogue national", qui s'est ouvert le 1er septembre à Kinshasa avec le but affiché de mener le pays vers des élections "apaisées" mais retardées.

L'accord conclu lundi entre les délégués de ce forum prévoit le maintien à son poste de M. Kabila au-delà du 20 décembre et l'organisation de la présidentielle en avril 2018, selon les chefs de file des deux camps politiques l'ayant négocié.

Les 19 et 20 septembre, une cinquantaine de personnes ont été tuées lors de violences à Kinshasa en marge d'une manifestation organisée par le Rassemblement pour signifier à M. Kabila son "préavis de trois mois" avant la fin de son mandat.

Après ces violences, le Rassemblement a appelé les Congolais à observer mercredi 19 octobre une journée "villes mortes" sur toute l'étendue du territoire, en guise de "carton jaune" au chef de l'État, au pouvoir depuis 2001.

La RDC traverse une crise politique depuis la réélection contestée de M. Kabila en 2011 à l'issue d'un scrutin marqué par des irrégularités selon l'Union Euroepéenne et des observateurs indépendants. La crise est exacerbée par l'incapacité des autorités - volontaire, selon les détracteurs du chef de l'État - à organiser la présidentielle avant la fin de l'année.

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