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RCA: 8.500 déplacés expulsés d'un camp, ensuite incendié 


Fatimé Adawaï, présidente des femmes retournées de la centrafrique, à N'Djamena, Tchad, le 2 octobre 2019. (VOA/André Kodmadjingar)
Fatimé Adawaï, présidente des femmes retournées de la centrafrique, à N'Djamena, Tchad, le 2 octobre 2019. (VOA/André Kodmadjingar)

Environ 8.500 déplacés ont été expulsés de leur camp de fortune, ensuite ravagé par un incendie, dans la quatrième ville de Centrafrique, en proie à de fréquents combats opposant des rebelles aux forces gouvernementales et leurs alliés, selon Médecins Sans Frontières (MSF).

"Aujourd'hui, il ne reste presque plus rien du camp d'Elevage" situé à Bambari, à quelque 380 km au nord-est de Bangui, affirme l'ONG dans un communiqué publié vendredi. Depuis l'offensive rebelle qui a cherché à renverser le régime du président Faustin Archange Touadéra fin décembre, la ville, épicentre de la guerre civile à son paroxysme en Centrafrique entre 2013 et 2017, et sa région sont de nouveau le théâtre de combats.

Le gouvernement centrafricain, qui s’enorgueillit d'avoir reconquis, grâce au soutien de paramilitaires russes, une grande partie des agglomérations occupées par les groupes armées, affirme que la ville est désormais sous son contrôle.

Le camp d'Elevage abritait des personnes originaires de communautés pour la plupart semi-nomades qui y avaient trouvé refuge après avoir fui, avant la dernière offensive de décembre, les combats qui faisaient rage dans plusieurs zones du pays, explique l'ONG.

"Plusieurs milliers de personnes se sont réfugiées dans l'enceinte d'une mosquée de la ville de Bambari, où elles vivent dans des conditions très précaires", assure MSF.

"Les conditions ici [dans l'enceinte de la mosquée] sont déplorables", déclare Mahmoud, un déplacé cité dans le communiqué. "Nous dormons par terre, sans abri, ni matelas ni moustiquaire. Il n'y a pas de nourriture, pas de latrines et pas assez d'eau potable."

L'ONG de donne pas d'explication sur les causes de l'incendie mais mentionne qu’un affrontement a eu lieu dans la nuit du vendredi 4 juin entre "les forces gouvernementales" et "des groupes armés non étatiques à proximité du camp".

Le lendemain, des soldats "sont arrivés et nous ont ordonné de quitter le site immédiatement", raconte Mahmoud. "Les habitants des environs ont profité de la situation pour piller tout ce que nous avions. Ils ont pris de force nos chèvres et volé nos matelas. Peu de temps après, le site a été incendié", ajoute le déplacé.

Les équipes de MSF à Bambari, qui ont perdu un poste de santé dans l'incendie, en ont ouvert un nouveau dans l'enceinte de la mosquée. D'autres organisations humanitaires sont également mobilisées pour apporter une assistance.

"Il est urgent que davantage de latrines soient construites et que les gens aient accès à la nourriture et à l'eau potable", a déclaré Rhian Gastineau, cheffe de mission MSF en Centrafrique.

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