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Raids de la police après les attentats de Jakarta, des assaillants identifiés


Des soldats indonésiens sur les auto-blindées déployés après les attentats à Jakarta, Indonésie, le 14 janvier 2016.
Des soldats indonésiens sur les auto-blindées déployés après les attentats à Jakarta, Indonésie, le 14 janvier 2016.

La police indonésienne affirme avoir identifié quatre assaillants impliqués dans les attentats suicides et attaques armées perpétrés jeudi dans le centre de la capitale ont été identifiés.

La police a mené des raids à travers le pays vendredi, au lendemain des attentats de Jakarta dont quatre des cinq assaillants abattus ont été identifiés par les enquêteurs soupçonnant un réseau plus large lié à au groupe Etat islamique (EI) qui a revendiqué ces attaques.

Une perquisition menée dans la maison de l'un de ces hommes a permis d'établir des liens avec l'EI avec la découverte notamment d'un drapeau de l'organisation jihadiste, selon la police. Des raids effectués par les forces de l'ordre à Jakarta et ailleurs dans le pays ont également abouti à la saisie de "livres et posters" liés à l'EI, a déclaré pour sa part le directeur de la police nationale, Badrodin Haiti.

Il a ajouté que les cinq assaillants étaient "probablement seulement des exécutants", indiquant que ces attentats pourraient avoir été l'oeuvre d'une cellule plus large impliquant d'autres militants qui seraient toujours en fuite.

"Nous avons envoyé des équipes dans plusieurs villes pour des opérations contre des cibles que nous avons identifiées", a-t-il dit.

La police n'a pour le moment confirmé aucune arrestation liée à ces attentats, comme l'ont rapporté certains médias.

Les enquêteurs du pays musulman le plus peuplé au monde soupçonnent Katibah Nusantarah, un groupuscule d'extrémistes islamistes de l'EI venant d'Asie du Sud-Est et intégrés dans les rangs de l'organisation jihadiste où ils combattent en Syrie et en Irak d'être impliqués dans ces attentats.

Les assaillants avaient déclenché des attaques à l'aide d'explosifs et d'armes à feu, semant le chaos pendant plusieurs heures dans le quartier de Thamrin qui abrite des centres commerciaux, des gratte-ciel et les bureaux de plusieurs agences de l'ONU ainsi que des ambassades, notamment celle de France. Deux civils, un Canadien et un Indonésien, ont été tués, ainsi que les cinq assaillants.

Le bilan du nombre de blessés est passé de 20 à 24 personnes, parmi lesquelles trois étrangers dont un Néerlandais grièvement blessé, un Algérien, et six policiers indonésiens, selon la police.

Renfort de l'armée

Au lendemain des pires attentats en Indonésie depuis près de sept ans ans, les forces de l'ordre étaient en état d'alerte dans tout l'archipel d'Asie du Sud-Est.

"La police nationale est à son plus haut niveau d'alerte, en particulier dans les zones considérées comme des cibles pour des actes terroristes, tels des postes de police, des bâtiments publics, des ambassades, avec le soutien de l'armée", a déclaré M. Charliyan.

Il n'a pas précisé le rôle de l'armée, mais des journalistes de l'AFP ont vu passer un convoi de plusieurs véhicules militaires remplis de soldats lourdement armés dans le centre de Jakarta, ainsi que des policiers équipés de gilets pare-balle patrouillant dans les rues.

Un véhicule de police et six agents étaient postés devant le bâtiment abritant l'ambassade de France, non loin du centre commercial Sarinah proche du café Starbucks, tous deux visés jeudi par les assaillants en milieu de matinée dans une artère très fréquentée de ce quartier d'affaires.

Trois kamikazes qui visaient initialement le Starbucks figuraient parmi les assaillants. Deux hommes sur une motocyclette ont détruit une guérite de la police en se faisant exploser.

Le géant américain du café Starbucks a fermé jusqu'à nouvel ordre toutes ses enseignes à Jakarta, par mesure de précaution.

Filière syrienne

La police soupçonne l'extrémiste islamiste indonésien Bahrun Naim d'avoir participé à la planification des attaques. Naim, qui se trouverait en Syrie, est selon la police un membre fondateur de Katibah Nusantara.

Ce groupuscule, qui comprendrait aussi des ressortissants malaisiens et d'autres pays de la région partis faire le jihad en Syrie et en Irak, a émis la menace depuis plus d'un an que des attaques auraient lieu chez eux, selon des experts.

L'EI a revendiqué les attaques de Jakarta en indiquant que plusieurs engins avaient "explosé concomitamment à des attaques par quatre soldats du califat avec des armes légères et des ceintures explosives" qui ont visé un groupe de citoyens de pays membres de la "coalition croisée", à savoir l'alliance contre l'EI dirigée par les Etats-Unis.

La police indonésienne a relevé que les auteurs des violences à Jakarta avaient "suivi l'exemple des attentats de Paris", quand des islamistes liés à l'EI avaient tué 130 personnes dans des attaques coordonnées le 13 novembre dernier.

Avec AFP

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