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Les combats entre armée et rebelles se poursuivent en RDC, non loin de Goma


Manifestation de soutien aux soldats des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), suite au regain de tensions autour de Goma, dans la province du Nord-Kivu, le 31 octobre 2022.
Manifestation de soutien aux soldats des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), suite au regain de tensions autour de Goma, dans la province du Nord-Kivu, le 31 octobre 2022.

La résurgence du M23 a provoqué un regain de tension entre la RDC et le Rwanda.

De violents combats à l'arme lourde entre l'armée et les rebelles du M23 se sont poursuivis lundi à une vingtaine de km au nord de la grande ville stratégique de Goma, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), ont indiqué des sources locales civiles et militaires.

Dans le même temps, l'ancien président kényan Uhuru Kenyatta, facilitateur de la Communauté des Etats d'Afrique de l'Est (EAC) pour la paix en RDC, appelait à Kinshasa les groupes armés actifs dans l'est congolais à "déposer les armes".

"Les combats continuent à Kibumba", dans le territoire de Nyiragongo, ont déclaré dans la journée un habitant et une source sécuritaire.

RDC: arrivée des premiers soldats kenyans à Goma
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Des affrontements se déroulent depuis la fin de la semaine dans ce secteur, considéré comme un des derniers verrous sur la route nationale 2 en direction de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, ville de plus d'un million d'habitants dont le M23 - soutenu par le Rwanda selon Kinshasa - se rapproche depuis deux semaines.

"L'armée rwandaise et ses alliés du M23 ne cessent, chaque jour qui passe, de lancer des assauts sur nos différentes positions qui se trouvent à Kibumba", a déclaré à des journalistes le porte-parole de l’armée au Nord-Kivu, le lieutenant-colonel Guillaume Ndjike.

"Hier, dimanche, ils ont une fois de plus osé attaquer une de nos positions. L'objectif des Forces armées de la République démocratique du Congo, c'est de ramener cette agression d'où elle est venue", a-t-il ajouté.

Ces combats ont provoqué un nouvel afflux de déplacés vers le camp de Kanyaruchinya, à environ 7 km de Goma. Selon le chef du camp, quelque 40.000 personnes s'y trouveraient maintenant.

D'autres mouvements du M23 ont été signalés à une quarantaine de km au nord-ouest de Goma, dans le parc national des Virunga, réputé pour ses gorilles mais également connu pour servir de base arrière à des groupes armés, notamment les FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda).

"Les rebelles ont avancé vers Tongo", a indiqué un responsable administratif local. La population panique, les habitants s'enfuient, a-t-il ajouté.

Pillages de cantines

Par ailleurs, comme en fin de semaine dernière, des témoins ont fait état à Kiwanja, cité plus au nord sur la RN 2, sous contrôle rebelle, de pillages de cantines scolaires soutenues par le Programme alimentaire mondial (PAM), dimanche et lundi. "Il y avait de la farine de maïs et de l'huile. Ils ont pris ces vivres comme rations alimentaires", a témoigné un habitant, qui a requis l'anonymat.

Le M23, pour "Mouvement du 23 mars", est une ancienne rébellion tutsi vaincue en 2013 qui a repris les armes en fin d'année dernière, en reprochant à Kinshasa de ne pas avoir respecté des accords sur la démobilisation et la réinsertion de ses combattants.

Sa résurgence a provoqué un regain de tension entre la RDC et le Rwanda.

Kinshasa accuse Kigali d'apporter à cette rébellion un soutien que des experts de l'ONU et des responsables américains ont également pointé ces derniers mois. Mais Kigali dément, en accusant en retour l'armée congolaise de collusion avec les FDLR, mouvement de rebelles hutu dont certains sont impliqués dans le génocide des Tutsi en 1994 au Rwanda.

Uhuru Kenyatta a mené deux jours de consultations à Kinshasa, pour préparer une prochaine session de pourparlers de paix sur la RDC prévus le 21 novembre à Nairobi.

Des multiples groupes armés qui sévissent dans l'est congolais, "certains sont internes" à la RDC, d'autres "étrangers", a-t-il constaté lors d'une conférence de presse. Tous, a-t-il insisté, doivent "faire taire les armes".

Les groupes locaux doivent ensuite "rejoindre un processus politique". Quant aux étrangers, a-t-il dit, ils doivent comprendre que "la RDC n'est plus le champ de bataille pour des problèmes qui ne sont pas de ce pays".

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