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Réactions des familles après la mort de onze détenus à Ouagadougou


Des parents des victimes discutent devant le portail d’entrée de la morgue à Ouagadougou, Burkina Faso, le 19 juillet 2019. (VOA/Issa Napon)
Des parents des victimes discutent devant le portail d’entrée de la morgue à Ouagadougou, Burkina Faso, le 19 juillet 2019. (VOA/Issa Napon)

L’émotion était vive au Burkina Faso 5 jours après le décès de 11 personnes gardées à vue dans les locaux de l’unité anti-drogue de la police nationale. Jusque-là, le gouvernement a donné peu de précisions, annonçant juste des enquêtes et quelques sanctions.

Les familles des victimes restent partagées entre colère et tristesse. La mort subite de 11 personnes dans les locaux de l’unité anti-drogue de la police nationale est inadmissible comme l'assène Flavien Dima, frère d’une victime.​

"La police m’a appelé à leur unité judiciaire de la drogue et on m'a dit que mon frère fait partie des 11", témoigne-t-il. "Ce que j’attends des autorités, c’est une transparence, personne n’a su qu’on l’a interpellé jusqu’à maintenant".

Enquête en cours après le décès de 11 personnes en garde à vue
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Parmi les rares parents à avoir pu rencontrer l’un des détenus, son petit frère, avant sa mort, Issaka Ouédraogo n’en revient toujours pas.

"L’officier me disait de venir lundi matin (15 juillet, ndlr) et puis finalement, on nous annonce que nos parents sont décédés", confie-t-il à VOA Afrique. "Jusqu’à présent, on n’a pas encore vu les corps, on veut la lumière sur ce qui s'est passé".

Après avoir fouillé en vain les hôpitaux et commissariats, Séni Ouédraogo ne décolère pas depuis qu’il en a été informé de la mort de son frère. "C’est inacceptable, incompréhensible", lance-t-il. "On attend la justice, on veut la lumière sur cette affaire".

Issaka Ouédraogo devant le portail d’entrée de la morgue à Ouagadougou, Burkina Faso, le 19 juillet 2019. (VOA/Issa Napon)
Issaka Ouédraogo devant le portail d’entrée de la morgue à Ouagadougou, Burkina Faso, le 19 juillet 2019. (VOA/Issa Napon)

C’est l’incompréhension pour les proches de victimes."Est-ce que 11 personnes peuvent mourir comme ça ? On t’appelle et on te dit que ton frère est en prison et il meurt comme ça ? Qu’ils nous expliquent comment ils sont morts !", s'écrie Zoungrana, qui a perdu un membre de sa famille​.

Au détour d’une sortie de promotion de l’académie de police le président de la République Roch Kaboré a confié son indignation : "Les règles en matière de mise en cellule n’ont pas été respectées, ce sont des choses qui sont inacceptables et qui ne peuvent pas rester dans l’impunité".

Il a expliqué avoir "instruit en attendant que nous puissions terminer avec la police judiciaire" et que "toute la chaîne qui relève du commandement de ce service soit suspendu". Il a conclu en soulignant qu'une décision sera prise après "avoir fait le constat par des médecins légistes".

Des observateurs notent que le président Kaboré avait promis justice lors du massacre de Yirgou le jour de l’an, lorsque plus de 40 Peuls avaient été abattus par des milices villageoises. A ce jour aucune interpellation n’a eu lieu concernant ce massacre.

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