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Quatre journalistes américains libérés s'apprêtent à quitter Bahreïn


Des manifestants à Bahreïn
Des manifestants à Bahreïn

Quatre journalistes américains, arrêtés dimanche à Bahreïn alors qu'ils couvraient des manifestations, ont été remis en liberté, selon leur avocat.

Les reporters s'apprêtaient à quitter le pays mardi, en dépit d'une série d'inculpations pour des actes qualifiés de "contraires à la loi", a encore indiqué l'avocat.

"Ils sont à l'aéroport dans l'attente d'un vol pour quitter" Manama, a déclaré à l'AFP Me Mohamed al-Jishi, précisant qu'il n'y a pas eu, dans leur cas, d'interdiction de quitter le territoire bahreïni.

Auparavant, le procureur général de Manama, Nawaf al-Awadi, a indiqué que ses services avaient interrogé les quatre Américains, en présence de leurs avocats, avant de les inculper pour "participation à un rassemblement interdit avec l'intention de commettre des actes criminels" et "atteinte à l'ordre public".

Le procureur a dit avoir décidé de les remettre en liberté "jusqu'à la fin de l'enquête".

M. Awadi a indiqué que l'ambassade des Etats-Unis à Manama avait été notifiée de leur arrestation survenue dimanche, jour du cinquième anniversaire du soulèvement chiite du 14 février 2011 à Bahreïn.

Selon lui, les Américains, dont la journaliste indépendante Anna Therese Day, ont été arrêtés alors qu'ils "participaient à des désordres et à des dégradations à Sitra", banlieue de Manama à majorité chiite.

Selon la famille d'un des quatre reporters, l'équipe était venue à Bahreïn couvrir le cinquième anniversaire de la révolte dans ce petit royaume du Golfe où la majorité chiite veut obtenir de la dynastie sunnite des réformes politiques, notamment une véritable monarchie constitutionnelle.

Cet anniversaire a été marqué par des manifestations dans les localités chiites qui ont parfois dégénéré en heurts avec les forces de l'ordre.

Selon le procureur de Manama, un des Américains était "cagoulé" lors de son arrestation et des caméras et des ordinateurs ont été saisis chez les membres du groupe.

Lundi, la police a indiqué que les Américains étaient entrés dans le pays les 11 et 12 février en tant que touristes en les accusant d'avoir "exercé un travail de journaliste sans autorisation".

Le gouvernement américain, tout en confirmant les arrestations, est resté discret sur l'affaire qui a provoqué de vives protestations d'organisations de défense de la liberté de la presse.

Des médias à Bahreïn ont indiqué que l'ambassadeur américain à Manama a rencontré lundi le prince héritier de Bahreïn, Salmane ben Hamad Al-Khalifa.

Les familles des quatre journalistes et l'ONG Reporters sans frontières (RSF) ont réagi avec satisfaction à la nouvelle de leur libération.

"Même si nous croyons que les quatre n'auraient pas dû être arrêtés, nous remercions les autorités de Bahreïn pour leur libération rapide", ont écrit les familles dans un communiqué.

RSF s'est dite pour sa part "soulagée" en apprenant la nouvelle.

Depuis cinq ans, le royaume de Bahreïn, qui accueille la Ve Flotte des Etats-Unis, est secoué par des troubles sporadiques dans les localités chiites autour de la capitale Manama, manifestations qui sont systématiquement réprimées par la police.

Avec AFP

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