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Primaires démocrates : Débat offensif entre Hillary Clinton et Bernie Sanders à Flint


Bernie Sanders et Hillary Clinton débattent à Flint, dans le Michigan, le 6 mars 2016. (AP Photo/Carlos Osorio)
Bernie Sanders et Hillary Clinton débattent à Flint, dans le Michigan, le 6 mars 2016. (AP Photo/Carlos Osorio)

Après avoir insisté sur l'aide à apporter à cette ville à l'eau contaminée, les deux candidats se sont opposés sur les thèmes habituels, des armes à feu à la couverture médicale en passant par l'environnement ou l'économie.

Les démocrates en course pour la Maison Blanche, Hillary Clinton et Bernie Sanders, ont débattu de façon offensive dimanche à Flint, ville à l'eau gravement contaminée devenue symbole des injustices sociales aux Etats-Unis.

Les deux candidats ont d'emblée appelé à la démission de Rick Snyder, le gouverneur républicain de l'Etat du Michigan (nord), responsable de ce scandale sanitaire qui choque le pays.

L'ancienne secrétaire d'Etat et le sénateur du Vermont ont entendu des habitants de Flint, où l'eau du robinet est encore toxique, évoquer leurs difficultés quotidiennes dues à cette contamination au plomb.

Des milliers d'enfants de Flint ont été exposés à cette eau empoisonnée après la décision du gouverneur Snyder d'utiliser pour leur réseau de distribution la rivière locale, pourtant acide et polluée.

"Excusez-moi, je parle"

Ce septième débat démocrate avait commencé par une minute de silence en hommage à Nancy Reagan, l'ex-Première dame américaine, dont la mort a été annoncée dimanche.

Les deux candidats se sont opposés sur les thèmes habituels, des armes à feu à la couverture médicale en passant par l'environnement ou l'économie.

En guise d'illustrations, ils ont utilisé le cas de Flint, ville majoritairement noire, accablée par la pauvreté, la criminalité et le chômage depuis la fermeture des usines de General Motors.

M. Sanders a accusé sa rivale d'être endossée par Wall Street et d'avoir soutenu des accords de libre-échange ayant précipité les délocalisations industrielles qui ont sinistré la région.

"L'un de nous deux a fait des discours à Wall Street pour des centaines de milliers de dollars. J'imagine que si vous êtes payée des centaines de milliers de dollars pour un discours, cela doit être un discours extraordinaire. Je pense qu'il faudrait le rendre public et laisser le peuple américain voir son contenu", a dit le sénateur.

"Excusez-moi, je parle", a-t-il par ailleurs réagi abruptement, à un moment où il avait été interrompu par Mme Clinton.

Mais "Bernie" a également manié l'humour, en jugeant nécessaire de mieux financer la médecine psychiatrique après avoir assisté aux débordements du récent débat républicain, où Donald Trump a évoqué la taille de son pénis.

Le pourfendeur des puissances du capital joue gros dans l'Etat du Michigan qui vote mardi pour les primaires et offrira à son vainqueur un nombre élevé de délégués.

Il est en effet urgent pour Bernie Sanders de freiner l'avancée apparemment irrépressible d'Hillary Clinton vers l'investiture démocrate.

Flint était le premier face-à-face entre les deux rivaux démocrates depuis le "super mardi" -- des primaires dans une douzaine d'Etats -- qui a conforté la position de favorite de Mme Clinton.

Bernie Sanders a redonné des couleurs à sa campagne avec deux succès samedi dans le Kansas et le Nebraska, et un dernier dimanche dans le Maine. Il a enregistré une nette victoire dans ce dernier Etat, avec 64,3% des voix contre 35,5% à Mme Clinton, selon le dépouillement presque complet.

Ce succès, qui était attendu, donne au total huit victoires sur 19 Etats à M. Sanders, qui avait concédé à Mme Clinton une large avance en Louisiane, le plus important des Etats qui étaient en lice samedi.

Le "sectarisme" de Trump

Côté républicain, le sénateur très conservateur du Texas Ted Cruz apparaît désormais comme le seul candidat pouvant faire dérailler la marche du milliardaire Donald Trump vers l'investiture, cette dernière hypothèse étant honnie par l'appareil du parti, largement impuissant.

M. Cruz l'a emporté largement dans les Etats du Kansas et du Maine samedi, l'homme d'affaires gagnant lui le Kentucky et la Louisiane.

Les deux autres candidats à l'investiture républicaine, le sénateur de Floride Marco Rubio -- qui a gagné des primaires dimanche à Porto Rico -- et l'ancien gouverneur de l'Ohio John Kasich ont encore perdu du terrain, mais refusent l'un et l'autre de jeter l'éponge.

La prochaine fournée de primaires républicaines est prévue mardi dans le Michigan, le Mississippi, l'Idaho et à Hawaï, avant un nouveau "super mardi" le 15 mars ou cinq grands Etats seront en jeu, dont la Floride.

Au terme des primaires, le candidat qui aura remporté le plus de délégués sera investi à la convention nationale du parti en juillet.

Dans le Michigan, berceau de l'industrie automobile américaine, Hillary Clinton pourrait bénéficier de sa popularité chez les électeurs noirs et de son opportunisme qui l'a vue très tôt exiger justice pour les victimes de Flint. Mais Bernie Sanders pourrait aussi continuer à surfer sur la vague des jeunes.

Le débat s'est achevé par une charge de Mme Clinton contre le "sectarisme" de Trump, l'ex-secrétaire d'Etat affichant son assurance de battre le milliardaire lors du scrutin du 8 novembre.

"Sanders contre Trump serait bien plus efficace que Clinton contre Trump", a répliqué Bernie Sanders citant à l'appui de récents sondages.

AFP

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