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Présidentielle au Gabon: enquête ouverte sur un enregistrement attribué à l'opposition


Les gens arrivent pour voter dans un bureau de vote à Libreville lors du premier tour des élections législatives et municipales du pays, le 6 octobre 2018.
Les gens arrivent pour voter dans un bureau de vote à Libreville lors du premier tour des élections législatives et municipales du pays, le 6 octobre 2018.

La justice gabonaise a ouvert une enquête mardi soir pour des propos "qui laissent présager une atteinte à la sûreté de l'Etat", après la diffusion de l’enregistrement d'une conversation attribuée à un candidat à l’élection présidentielle.

La principale plateforme de l'opposition, Alternance 2023, dont les deux personnalités sont issues, avait démenti "catégoriquement", dans un communiqué lundi soir, "la véracité et l'authenticité de cette conversation". Elle avait invoqué une "manipulation honteuse" et des "pratiques inacceptables du régime".

Alternance 2023 s'était entendue vendredi, à huit jours du scrutin, sur un candidat commun, Albert Ondo Ossa, choisi parmi six de ses prétendants à la magistrature suprême. M. Ondo Ossa se présente donc comme le plus sérieux rival du président Ali Bongo Ondimba, qui brigue samedi un troisième mandat après 14 années au pouvoir.

C'est l’enregistrement d’une conversation prêtée à M. Ondo Ossa avec l'un des candidats qui s'est désisté à son profit, Alexandre Barro Chambrier, qui est visé par l'enquête. Il a été abondamment repris sur les réseaux sociaux et dans les médias gabonais publics et privés.

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"Un enregistrement audio circulant sur les réseaux sociaux provoque une très vive émotion en raison de son contenu choquant (...) et serait un enregistrement d'une conversation entre deux hommes politiques candidats à l'élection présidentielle", assure le procureur de la République de Libreville André Patrick Roponat dans un point-presse diffusé par les médias publics.

"Dans cette conversation, il est tenu à plusieurs reprises des propos particulièrement graves qui laissent présager une atteinte à la sûreté de l'Etat", ajoute-t-il dans cette adresse.

Un journaliste vidéo, travaillant pour des médias gabonais et également pigiste pour l'Agence France-Presse (AFP), a assuré mercredi, dans un post sur Facebook, être l'auteur de cet enregistrement.

Il affirme l’avoir réalisé le 17 août "par inadvertance" dans les locaux d'Alternance 2023, en laissant sa caméra allumée dans la salle où se réunissaient MM. Ondo Ossa et Barro Chambrier, après qu'il avait été prié de la quitter. Il ajoute l'avoir ensuite "envoyé à des confrères" et que cet enregistrement s'est "retrouvé sur les réseaux sociaux".

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L’AFP n’était pas en mesure de vérifier l’intégrité de cet enregistrement audio, dans lequel la conversation est parfois difficilement audible. "L’Agence n’a pas diffusé cet enregistrement réalisé à l’insu de ses protagonistes qui est incompatible avec les règles de sa charte éditoriale et déontologique", a souligné mercredi Sophie Huet, rédactrice en chef centrale de l’AFP.

Dans les extraits audibles, les protagonistes évoquent des scénarios et des stratégies à adopter pour la présidentielle, en vue de "créer un rapport de force". Ils invoquent de prétendus soutiens dans des pays voisins mais aussi des présidents ivoirien Alassane Ouattara et français Emmanuel Macron.

Samedi, quelque 850.000 Gabonais sont appelés aux urnes pour les élections présidentielle, législatives et municipales, toutes à un tour. M. Bongo fera face à 13 candidats.

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