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Les évêques togolais dénoncent le manque d'équité lors de la présidentielle


Faure Gnassingbé, lors d’un meeting à Sokodé, le 20 février 2020. (VOA/Kayi Lawson)
Faure Gnassingbé, lors d’un meeting à Sokodé, le 20 février 2020. (VOA/Kayi Lawson)

Les évêques du Togo ont dénoncé lundi le manque de "transparence" et d'"équité" de la présidentielle du 22 février largement remportée par le président Faure Gnassingbé avec plus de 72% des voix, selon des résultats officiels contestés.

L'opposant et ancien Premier ministre Agbéyomé Kodjo, arrivé deuxième avec 18,37% des voix, a déposé un recours devant la Cour constitutionnelle pour contester les résultats, dénonçant de graves "irrégularités".

Cette élection s'est globalement déroulée "dans un climat relativement apaisé. Mais pour ce qui concerne la transparence et l'équité du scrutin, on ne peut en dire autant", affirment les évêques dans un communiqué.

Ils exhortent les "différents protagonistes et les instances du processus électoral à oeuvrer pacifiquement au rétablissement de la vérité des urnes, afin de résoudre la crise qui s'est installée dans le pays et restaurer la confiance".

Les représentants de l'Eglise catholique ont aussi condamné l'encerclement à deux reprises ces derniers jours par les forces de l'ordre du domicile de Mgr Philippe Fanoko Kpodzro, ancien archevêque de Lomé et soutien du candidat Kodjo.

Les domiciles de ce dernier et du prélat avaient été bouclés pendant plusieurs heures le 22 février - juste après la fermeture des bureaux de vote - et toute la journée de vendredi, alors que l'opposition appelait les Togolais à manifester contre les résultats.

"Cette mesure est non seulement une atteinte grave à sa liberté de mouvement, mais empêche aussi le fonctionnement du centre de santé contigu à ce lieu", souligne le communiqué abondamment relayé sur les réseaux sociaux.

Le gouvernement a de son côté invoqué une mesure destinée à garantir leur "sécurité".

Les évêques exigent également la libération des personnes interpellées vendredi, lors de la manifestation d'une centaine de partisans de l'opposition, dispersée par les forces de l'ordre à coups de gaz lacrymogène dans l'enceinte du collège Saint-Joseph à Lomé.

Ils "condamnent avec un sentiment de profonde indignation ces intrusions abusives dans les espaces privés et sacrés de l'Eglise".

Les chrétiens représentent la première religion du Togo, à 47,7%, devant les animistes (33,2%) et les musulmans (18,3%), selon l'Observatoire de la Liberté religieuse.

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