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Plus de 2.000 personnes évacuées d'un quartier rebelle de Damas


Une fumée est visible sur le quartier de Qaboun à Damas, Syrie, le 19 juillet 2012.
Une fumée est visible sur le quartier de Qaboun à Damas, Syrie, le 19 juillet 2012.

Plus de deux mille civils et insurgés ont été évacués dimanche d'un troisième quartier rebelle de Damas, ont annoncé des médias d'Etat syriens, rapprochant encore davantage le régime de son objectif d'éradiquer toute présence rebelle dans la capitale.

Les évacuations du quartier de Qaboun font suite à celles de deux autres quartiers rebelles de Damas, Barzé et Techrine, tenus depuis 2012 par les opposants au président Bachar al-Assad.

"La première phase de l'accord dans le quartier de Qaboun est terminée avec la sortie de 2.289 personnes, dont 1.058 hommes armés" a affirmé le gouverneur de la ville de Damas, Bechr Assaban, cité par l'agence de presse syrienne Sana.

L'évacuation a pour objectif "de mettre fin à toute présence armée dans le quartier", a-t-il ajouté.

Un correspondant de l'AFP à l'intérieur de Qaboun a vu dimanche de nombreux bus blanc transportant des rebelles ainsi que leurs familles.

Juste en limite du quartier, deux femmes se serrent dans les bras et pleurent avant de se séparer. Souad, 22 ans, va suivre sa famille dans la province d'Idleb (nord-ouest), laissant son amie Mona, elle aussi âgée de 22 ans, qui va rester.

"Je ne voulais pas partir. Je dois rester avec ma famille et les miens préfèrent rejoindre Idleb depuis que mon oncle y vit après avoir quitté Barzé", confie Souad.

"Je n'aurais jamais imaginé me trouver dans cette situation", dit-elle en sanglotant. "Je ne peux pas décrire ce que je ressens", ajoute-t-elle avant de rejoindre les centaines de personnes s'apprêtant à monter dans des bus en portant de maigres bagages.

Depuis mercredi, les troupes du régime avancent dans Qaboun et sont parvenues samedi à "encercler des dizaines d'hommes armés et à les contraindre à se rendre et à déposer les armes", a indiqué une source des forces de défense nationale (FDN), une milice prorégime.

Les gravats jonchant les rues et les débris d'immeubles détruits par des bombardements illustrent la violence des combats.

Un soldat de l'armée montre un tunnel qui servait aux combattants rebelles à s'approvisionner en vivres et armes. "Il avait une profondeur de dix mètres, deux mètres de hauteur et reliait Qaboun à Erbine", tenue par les rebelles dans la région de la Ghouta orientale, près de Damas.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), plusieurs familles de rebelles ont pu emprunter un tunnel pour quitter la Ghouta et rejoindre Qaboun afin de prendre les bus vers Idleb.

Selon un lieutenant, l'opération de reconquête de Qaboun était préparée par l'armée depuis six mois mais "tout a été réglé en quinze jours car nous avons pu contrôler le réseau de tunnels" mis en place par les rebelles.

"Nous en avons trouvé au moins dix jusqu'à maintenant, mais il y en a encore d'autres", a-t-il dit.

Vendredi, plus de 1.200 civils et insurgés évacués des quartiers de Barzé et Techrine avaient pris la direction de la province d'Idleb, tenue par les rebelles.

Outre Barzé, Qaboun et Techrine, les insurgés sont présents dans trois autres quartiers de la capitale syrienne: Jobar, Tadamoun et Yarmouk.

Après avoir perdu de vastes régions face au régime Assad soutenu militairement par la Russie et l'Iran, ils se sont vus contraints de signer des accords d'évacuation.

L'ONU a dénoncé ces évacuations comme des "déplacements forcés", l'opposition syrienne les qualifiant de "crimes contre l'humanité".

Plus de 320.000 personnes ont été tuées en Syrie depuis le début de la révolte antirégime en 2011.

Avec AFP

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