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Paquebot avec passagers grippés cherche port en Amérique du Sud


Un bateau de la compagnie Holland America, propriétaire du Zaandam qui lui est bloqué au large de l'Amérique du Sud à cause des mesures de fermeture des frontières prises par plusieurs pays côtiers fin mars 2020 pour éviter la propagation du coronavirus.(Photo AP)
Un bateau de la compagnie Holland America, propriétaire du Zaandam qui lui est bloqué au large de l'Amérique du Sud à cause des mesures de fermeture des frontières prises par plusieurs pays côtiers fin mars 2020 pour éviter la propagation du coronavirus.(Photo AP)

Trouver un port qui veuille bien les accueillir: c'est l'espoir de plus de 1.800 personnes à bord d'un paquebot, dont 42 dans un état grippal, qui navigue au large du Pérou au moment où l'Amérique du Sud se referme par crainte du coronavirus.

Le Zaandam, battant pavillon néerlandais et exploité par Holland America (groupe Carnival), a quitté Buenos Aires le 7 mars. Après avoir franchi le cap Horn, la croisière devait à l'origine se terminer le 21 mars à San Antonio, port de la région de la capitale chilienne Santiago.

Entretemps, l'entreprise a décidé de suspendre l'ensemble de ses croisières à travers le monde face aux mesures prises par les gouvernements pour tenter de freiner la pandémie: fermeture des frontières, des aéroports, confinement obligatoire, etc.

Le paquebot a alors demandé à accoster le 14 mars à Punta Arenas, au sud du Chili, pour débarquer tous ses passagers afin qu'ils puissent regagner leurs pays respectifs par avion.

"Malgré la confirmation au préalable que les passagers pouvaient débarquer à Punta Arenas afin de prendre l'avion, on ne nous a pas permis de le faire", a rapporté Holland America dans un communiqué, précisant que 13 passagers sur les 1.243, et 29 membres d'équipage sur les 586, étaient souffrants dimanche.

"Comme c'est la saison de la grippe et que les tests pour le Covid-19 ne sont pas disponibles à bord, pour le moment il est difficile de déterminer ce que sont exactement ces nombreux cas", a ajouté la compagnie, précisant qu'elle suivait les recommandations de l'autorité américaine de prévention des maladies (CDC).

Ensuite, "le Chili a fermé toutes ses frontières durant 14 jours (le 18 mars) et nous avons entendu qu'un bateau qui avait réussi à accoster à Punta Arenas avait été reçu à coups de pierres", racontent sur Facebook Dimiti et Neil Bate, un couple d'Australiens à bord du Zaandam. Parmi les passagers, on comptait quelque 105 Français.

- "Tous les ports fermés" -

Après s'être vu interdire l'accès à Punta Arenas, le Zaandam a mis le cap sur Valparaiso, où il a simplement été autorisé à se ravitailler en vivres, médicaments et carburant, entre les 20 et 21 mars.

Le paquebot est ensuite reparti vers le nord et mardi, il naviguait au large du Pérou, où il n'a pas été autorisé non plus à accoster car "les embarcations transportant des personnes touchées par des épidémies ou des maladies infectieuses ne peuvent pas arriver ici", selon des sources péruviennes, indiquant que "deux autres bateaux de croisière ont été interdits d'accoster" depuis la fermeture des frontières péruviennes, le 17 mars.

Mardi, l'entreprise a annoncé qu'"étant donné que tous les ports sur la route du Zaandam sont fermés aux bateaux de croisière, Holland America a envoyé le Rotterdam pour aller à la rencontre du Zaandam et lui fournir des vivres, du personnel et des tests de Covid-19".

Parti de Puerto Vallarta, au Mexique, le 22 mars avec 611 membres d'équipage à son bord et aucun passager, le Rotterdam doit rencontrer le Zaandam "le 26 mars dans l'après-midi au large du Panama", a ajouté le croisiériste.

"Notre intention est de nous diriger vers Fort Lauderdale, en Floride, pour y arriver le 30 mars. D'autres options sont également à l'étude. Personne n'est descendu du navire depuis le 14 mars à Punta Arenas", a indiqué Holland America.

Gurvan Le Pavec, dont les parents se trouvent à bord, a affirmé que la situation sur le bateau se tendait chaque jour un peu plus. Depuis dimanche, "le premier cas de Covid-19 est suspecté et a conduit tous les passagers à être confinés dans les cabines avec pour seul contact la dépose des repas devant les portes", a-t-il écrit.

Syed Irtiza Hasan, un autre passager, a publié un message au ton plus positif sur Facebook, accompagné d'une photo avec son épouse et leurs trois enfants: nous faisons toujours preuve d'"optimisme mais nous espérons arriver à terre bientôt".

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