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La justice destitue le ministre des Affaires étrangères avant les élections au Pakistan


Le ministre pakistanais des affaires étrangères, Khawaja Asif, Islamabad, le 2 avril 2018
Le ministre pakistanais des affaires étrangères, Khawaja Asif, Islamabad, le 2 avril 2018

La justice pakistanaise a destitué le ministre des Affaires étrangères Khawaja Asif pour violation des règles électorales, un nouveau coup dur porté au parti au pouvoir à quelques mois d'élections législatives.

"La personne poursuivie n'était pas qualifiée pour disputer les élections législatives de 2013", affirme la Haute cour d'Islamabad dans une décision rendue jeudi.

Au Pakistan, seuls les membres de l'Assemblée nationale peuvent être nommés ministres. Khawaja Asif ayant été déchu de ses fonctions de député, il doit donc abandonner son portefeuille ministériel.

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M. Asif, auparavant ministre de la Défense, a été déclaré coupable de ne pas avoir déclaré plusieurs permis de travail dont il disposait aux Emirats arabes unis, en violation de la loi électorale pakistanaise.

Cette décision intervient après la destitution en juillet dernier pour corruption de l'ex-Premier ministre Nawaz Sharif, que la justice a depuis lors interdit de diriger le parti qu'il a créé (PMLN - Ligue musulmane pakistanaise), puis de participer à tout scrutin à vie.

Le clan Sharif nie toute malversation. Il suggère que Nawaz Sharif est victime d'une conspiration ourdie par la puissante armée pakistanaise, dont il est un ennemi juré.

"Pendez-les, envoyez-les en exil, mettez-les derrière les barreaux (...) ceci n'est fait qu'à des personnalités politiques (au pouvoir) et à des représentants élus et tout le monde sait qui fait cela", a réagi l'ancien chef du gouvernement jeudi devant des employés du PMLN à Islamabad.

"Souvenez-vous: maintenant, les gens voteront même pour l'ombre de Khawaja Asif", a déclaré sa fille Maryam Nawaz Sharif sur Twitter, qualifiant cette procédure de "match truqué".

M. Asif, un proche de Nawaz Sharif et un cadre du PMLN, est considéré comme un pourfendeur des interventions de l'armée dans la vie politique pakistanaise. Il avait remporté quatre scrutins successifs jusqu'à celui de 2013.

Aucun des quinze Premiers ministres ayant dirigé le Pakistan au cours de ses 70 ans d'histoire mouvementée n'a réussi à aller au terme de son mandat de 5 ans.

M. Sharif lui-même a été contraint à trois reprises de quitter son poste, la première fois déjà à la suite d'un scandale de corruption, la deuxième en raison d'un coup d'Etat, et la troisième suite à un arrêt de la Cour suprême.

Des élections législatives, pour lesquelles le PMLN faisait jusqu'alors figure de favori, doivent se dérouler dans quelques mois au Pakistan. La date du scrutin n'a toutefois pas encore été communiquée par les autorités.

"Cette décision est une grande victoire pour le PTI", la formation de l'ancien joueur de cricket Imran Khan, principal challenger de ce scrutin, a déclaré son porte-parole Fawad Chaudhry, qui s'exprimait devant la presse à la sortie du tribunal.

Malgré plusieurs décisions judiciaires défavorables, le PMLN a remporté une série d'élections partielles.

AFP

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