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Ouverture du procès de l'opposante rwandaise Diane Rwigara mercredi


L'opposante Diane Rwigara à la sortie du tribunal le 9 octobre 2017.
L'opposante Diane Rwigara à la sortie du tribunal le 9 octobre 2017.

A la veille de l’ouverture de son procès à Kigali pour incitation à l'insurrection, Diane Rwigara a déclaré que son pays s'apparentait à "une prison" dont le gardien est le parti au pouvoir de Paul Kagame.

Diane Rwigara a été libérée sous caution début octobre après avoir passé plus d'un an en détention provisoire. Elle est accusée de falsification de documents pour son dossier de candidature à la présidentielle d'août 2017, à laquelle elle n'a pu participer, et d'incitation à l'insurrection, des charges passibles de 7 et 15 ans de prison respectivement.

"Je sors tout juste de prison, mais mon pays me donne l'impression d'être comme une prison. Et le gardien de cette prison n'est autre que le parti au pouvoir, le FPR (Front patriotique rwandais) qui nous dicte comment vivre, ce qu'il faut faire et ce qu'il faut dire", a déclaré l'opposante.

"Je n'ai pas été surprise par mon arrestation. Si vous osez critiquer le gouvernement, voilà ce qui arrive: vous vous faites arrêter, emprisonner ou vous perdez la vie. Je m'attendais à une forme de riposte." "Le plus difficile pour moi, ça a été de voir ma mère et ma sœur dans cette situation", a-t-elle poursuivi.

Les trois femmes avaient été arrêtées en septembre 2017. La mère, Adeline Rwigara, également libérée sous caution début octobre, doit comparaître mercredi au côté de Diane, notamment pour incitation à l'insurrection. Les poursuites contre sa sœur Anne ont été abandonnées en octobre 2017.

"Ma famille n'avait rien à voir avec mon engagement politique, donc ça a été un choc (...) Les gens deviennent coupables par association, dans le sens où ma famille devait être punie pour mes actions. C'est la méthode que le gouvernement utilise contre ses détracteurs", accuse Diane Rwigara.

Le rejet de la candidature de Mme Rwigara par la Commission électorale avait été critiqué par des gouvernements occidentaux et des groupes de défense des droits de l'Homme.

M. Kagame, crédité de l'important développement d'un pays exsangue au sortir du génocide de 1994, est régulièrement accusé de bafouer la liberté d'expression et de museler toute opposition.

Il a été réélu le 4 août 2017 pour un nouveau mandat de sept ans avec près de 99% des voix. Une réforme de la Constitution adoptée par référendum fin 2015 lui permet de potentiellement diriger le pays jusqu'en 2034.

Avec AFP

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