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Une conférence sur le lac Tchad au Nigeria pour tirer la sonnette d'alarme


Ouverture de la conférence pour le lac Tchad, à Abuja, le 26 février 2018. (Twitter/Lake chad Conference)
Ouverture de la conférence pour le lac Tchad, à Abuja, le 26 février 2018. (Twitter/Lake chad Conference)

Une conférence pour le lac Tchad, organisée sur trois jours par le gouvernement nigérian et l'Unesco, s'est ouverte lundi à Abuja dans le but de lancer un projet de préservation de cette région dévastée par le changement climatique et les conflits.

Les implications de la disparition complète du lac pourraient priver des millions de personnes de l’eau nécessaire pour survivre grâce à la pêche, l’agriculture, l’élevage et le commerce, dans les quatre pays limitrophes : le Tchad, le Cameroun, le Niger et le Nigeria.

Selon le vice-président du Nigeria, Yemi Osinbajo, "les implications sont graves avec la menace de diminution du lac et l’intensification de la désertification", et rappelle qu' "un grand nombre de personnes qui dépendaient de ce lac pour la pèche, l’irrigation pour l’agriculture et de l’eau pour le bétail sont en difficulté".

Pour lui, les conséquences sont immédiates : "les migrations et des problèmes la réintégration ont augmenté".

De nombreux représentants des quatre pays limitrophes du bassin du lac Tchad ainsi que de Centrafrique et d’autres institutions internationales sont réunis à Abuja pour discuter de solutions pour réhabiliter l'écosystème du bassin, et restaurer la sécurité et le développement dans la région.

Lawrence Freeman, vice-président du comité scientifique sur le Lac Tchad, explique que "depuis 1963, le lac a diminué de 25.000 à 20.025 kilomètres donc c’est 90% de diminution".

Il rappelle qu' "il y a plus de 30 millions Africains qui vivent dans le bassin du lac avec la moitié sont représentés par des Nigérians, qui ont leur survie détruite".

Le changement climatique, aggravé par une très mauvaise gestion des ressources hydrauliques au fil des ans, a conduit à la disparition de 90% de la surface du lac en 40 ans.

Les Nations Unies se sont engagées à financer des programmes de recherche et de conservation à hauteur de 6,5 millions de dollars (5,3 millions d'euros) pour apporter de l'aide aux 40 millions de personnes qui dépendent de ce lac, au carrefour entre le Sahel et l'Afrique centrale.

Au fur et à mesure de la disparition du lac et du manque de nourriture que cela entraîne, la région est devenue le foyer des nombreuses crises sécuritaires, notamment celle entretenus par le groupe jihadiste nigérian Boko Haram.

Petits agriculteurs et pêcheurs ont rapidement nourri les rangs des combattants ou des milices qui s'opposent au groupe, faisant de ce conflit un des plus meurtriers au monde en quelques années.

>> Lire aussi : L'ONU au chevet d'une des pires crises humanitaires de la planète au Lac Tchad

Les Nations Unies estiment que l'instabilité sécuritaire et alimentaire, a forcé 2 millions de personnes à quitter leur foyer et 10,7 millions dépendent de l'aide alimentaire pour survivre.

Gilbert Tamba, correspondant à Abuja

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