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L'opposition choisit un candidat unique pour la présidentielle de décembre en Gambie


Des Gambiens manifestent le 16 avril 2016 à Banjul, Gambie, après la mort d'un opposant.
Des Gambiens manifestent le 16 avril 2016 à Banjul, Gambie, après la mort d'un opposant.

L'opposition gambienne a choisi un candidat unique à l'élection présidentielle de décembre pour affronter le chef de l'Etat sortant Yahya Jammeh, qui dirige le pays d'une main de fer et brigue un cinquième mandat.

Adama Barrow, 51 ans, membre de la direction du Parti démocrate unifié (UDP), principale formation de l'opposition, a été désigné dimanche soir par les délégués des sept partis d'opposition réunis en convention à Banjul pour être leur candidat unique à la présidentielle du 1er décembre, a constaté un journaliste de l'AFP.

M. Barrow, un opérateur économique actif notamment dans l'immobilier, a obtenu 308 voix sur 487 lors du vote des délégués des différents partis venus des sept régions administratives de Gambie. Les trois autres candidats - tous des responsables de l'opposition, Hamat Bah, Halifa Sallah et le Dr Lami Bojang - se sont partagé le reste des suffrages.

"Nous avons mis nos différends de côté dans l'intérêt de ce pays. Les Gambiens sont fatigués par 22 ans de mauvaise gestion de Yahya Jammeh auxquels nous mettrons fin quand nous irons aux urnes", a déclaré M. Barrow après sa désignation.

"Nous devons joindre nos forces pour sauver ce pays de la destruction", a-t-il ajouté.

"Nous sommes fiers de vous qui êtes venus de toutes les régions du pays pour désigner le candidat de la coalition de l'opposition. Nous voulons sauver notre pays de la gestion autoritaire", a déclaré de son côté aux délégués l'opposant et député à l'Assemblée nationale, Samba Bah.

Le 26 octobre, la Gambie, après le Burundi et l'Afrique du Sud, avait annoncé son retrait de la Cour pénale internationale (CPI), l'accusant de "persécution envers les Africains, en particulier leurs dirigeants".

Adama Barrow avait qualifié cette décision de "ridicule", l'attribuant à la crainte du pouvoir de perdre la présidentielle de décembre.

"Ils savent que les gens vont voter contre eux", avait-il déclaré à l'AFP. "C'est pourquoi ils font tout pour se protéger".

L'opposition gambienne avait annoncé le 15 octobre qu'elle présenterait un candidat unique en décembre dans une rare manifestation d'unité contre M. Jammeh. Les signataires de l'accord avaient dit vouloir "mettre de côté leurs divergences dans l'intérêt suprême de la nation".

M. Jammeh, qui à 51 ans dirige ce petit pays d'Afrique occidentale depuis 22 ans, a été investi en février candidat au prochain scrutin par son parti, l'Alliance pour la réorientation et la construction patriotique (APRC).

Parvenu au pouvoir par un coup d'Etat sans effusion de sang en 1994, il a été élu en 1996, puis constamment réélu depuis. Son régime est accusé par des ONG de disparitions forcées et de harcèlement de la presse et des défenseurs des droits de l'homme, accusations qu'il rejette régulièrement.

Avec AFP

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