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L'ONU appelle à identifier les responsables des violences au Kasaï


Banqladeşdə daşqın
Banqladeşdə daşqın

Il est essentiel d'identifier les responsables militaires et politiques des violences au Kasaï, dans le cadre des enquêtes qui en déterminent les auteurs matériels, a assuré jeudi le Bureau conjoint de l'ONU aux droits de l'Homme en République démocratique du Congo (BCNUDH).

L'ONU a annoncé mercredi la découverte de 38 nouvelles fosses communes dans cette région du centre de la RDC, secouée depuis près de neuf mois par des violences, portant à 80 le nombre de fosses recensées par cette organisation.

"Avec plus de 80 fosses communes identifiées (...), il est essentiel que l'enquête dépasse les auteurs matériels (des violences) et identifie les responsabilités de commandement au niveau militaire et politique", a déclaré à l'AFP José-Maria Aranaz, directeur du BCNUDH.

Pour M. Aranaz, qui appelle également à l'arrêt des tueries, l'argument selon lequel ces violences relèvent de "l'action isolée des membres indisciplinés des forces de sécurité n'est pas convainquant".

"Ceux qui disent qu'on doit enquêter aussi sur des responsables militaires et civils sont en retard", a réagi auprès de l'AFP Lambert Mende, porte-parole du gouvernement congolais.

La justice militaire congolaise "poursuit tout le monde", et des majors figurent parmi les huit militaires congolais condamnés le 6 juillet à des lourdes peines à Mbuyi-Mayi (Kasaï-oriental) dans le cadre de ces violences, a-t-il expliqué.

Ces militaires étaient poursuivis dans l'affaire d'une vidéo montrant un présumé massacre de civils par des soldats au Kasaï-oriental.

"Si le Bureau conjoint a les noms et les preuves contre des généraux qu'ils les produisent", a ajouté M. Mende, indiquant que le parquet a ouvert une enquête sur l'implication présumé d'un député (ex-ministre) dans ces violences.

Selon l'ONU, les 38 nouvelles fosses communes ont été recensées dans les régions de Diboko et de Sumbula, dans le territoire de Kamonia (sud-ouest).

Les violences au Kasaï ont causé la mort de plus de 3.000 personnes, d'après des chiffres rassemblés par l'Église catholique et environ 1,3 million personnes ont fui leurs foyers dans cette région, selon l'ONU.

Ces violences qui impliquent des miliciens, des soldats et des policiers, ont débuté en septembre 2016, un mois après la mort de Jean-Pierre Mpandi, chef tribal connu sous le nom de Kamwina Nsapu, qui a ouvertement remis en cause l'autorité du gouvernement du président Joseph Kabila. Kamwina Nsapu a été tué lors d'une opération militaire.

En mars, deux experts onusiens - l'Américain Michael Sharp et la Suédo-chilienne Zaida Catalan - missionnés par le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres pour enquêter sur ces violences ont été assassinés dans le Kasaï central. Le procès de leurs assassins présumés est en cours à Kananga, capitale du Kasaï-central.

Les violences dans le Kasaï mettent à mal un pouvoir central fragilisé par une crise politique liée au maintien au pouvoir de M. Kabila au-delà du terme de son mandat qui a expiré le 20 décembre.

Avec AFP

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