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Nouvelle audience d'extradition pour Julian Assange, accusé d'espionnage


Julian Assange, fondateur de WikiLeaks.
Julian Assange, fondateur de WikiLeaks.

Une audience se tient vendredi matin devant le tribunal londonien de Westminster pour examiner la demande d'extradition du fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, déposée par les Etats-Unis qui l'accusent d'espionnage.

L'audience devrait surtout avoir trait à des éléments de procédure, avec le dépôt des preuves à l'appui de cette demande d'extradition, a déclaré mardi le rédacteur en chef de WikiLeaks, Kristinn Hrafnsson lors d'une conférence de presse. Julian Assange ne devrait pas être présent et s'il l'est, ce sera par visioconférence, a-t-il précisé.

La "première vraie confrontation des arguments", entre la défense et les autorités américaines, aura lieu dans plusieurs semaines, voire plusieurs mois, selon M. Hrafnsson.

Une précédente audience prévue fin mai avait été reportée, les avocats de l'Australien, actuellement détenu dans la prison de Belmarsh (sud-est de Londres) faisant valoir qu'il était en mauvaise santé.

Réfugié pendant près de sept ans à l'ambassade d'Equateur à Londres, où il a bénéficié de l'asile politique, M. Assange, 47 ans, en a été extrait le 11 avril par la police britannique avec l'aval de Quito. Il a été immédiatement placé en détention puis condamné à une peine de 50 semaines de prison le 1er mai pour violation des conditions de sa liberté provisoire.

Washington accuse l'Australien de 47 ans d'espionnage et a formellement requis mardi son extradition.

Les Etats-Unis lui reprochent d'avoir mis en danger certaines de leurs sources lors de la publication en 2010 par WikiLeaks de 250.000 câbles diplomatiques et d'environ 500.000 documents confidentiels portant sur les activités de l'armée américaine en Irak et en Afghanistan.

Ils l'accusent également d'avoir "comploté" avec l'ex-analyste militaire Chelsea Manning, à l'origine de cette fuite sans précédent.

Julian Assange est soupçonné d'avoir "aidé" et "incité" le soldat Manning "à obtenir des informations confidentielles en sachant qu'elles pouvaient être utilisées au détriment des Etats-Unis et à l'avantage d'une nation étrangère", a indiqué fin mai le ministère américain de la Justice, en révélant dix-sept nouveaux chefs d'inculpation.

- "Risques d'atteintes aux droits" -

La lecture "de l'acte d'accusation est très révélatrice de la nature de toute cette affaire", a estimé mardi Kristinn Hrafnsson, en soulignant que la législation anti-espionnage invoquée par la justice américaine était un "cadre juridique archaïque" qui "n'a jamais été utilisé contre un éditeur et un journaliste auparavant".

Pour lui, cette affaire constitue un "moment décisif pour la préservation du journalisme. Pour la liberté de la presse".

L'avocat Christophe Marchand, membre de l'équipe juridique de Julian Assange, craint que si celui-ci "pose le pied sur le territoire américain, il ne quitte jamais le pays. Il restera en prison toute sa vie parce que c'est une question de vengeance" pour les Etats-Unis, a-t-il déclaré lors de la conférence de presse de mardi.

Amnesty International plaide également pour que les autorités britanniques n'accèdent pas à la demande d'extradition américaine car Julian Assange "court un risque réel et grave d'atteintes à ses droits s'il y est envoyé".

"Le Royaume-Uni doit respecter son engagement de ne pas l'envoyer dans des endroits où il pourrait être soumis à la torture, à des mauvais traitements ou à la peine de mort", a déclaré Massimo Moratti, directeur adjoint d'Amnesty International pour l'Europe, cité dans un communiqué de l'ONG.

C'est officiellement pour éviter l'extradition aux Etats-Unis que l'Australien s'était réfugié en 2012 à l'ambassade d'Equateur à Londres, se soustrayant ainsi à une demande d'arrestation de la justice suédoise qui le recherchait pour viol et agression sexuelle présumés de deux Suédoises en août 2010 - une affaire depuis classée.

En annonçant jeudi avoir certifié la demande d'extradition américaine, le ministre britannique de l'Intérieur Sajid Javid a déclaré que "c'est maintenant aux tribunaux de décider".

Il appartiendra toutefois au final au ministère de l'Intérieur d'appliquer ou pas la décision de justice.

Avec AFP

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