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Nouvelle attaque islamiste meurtrière au Mozambique, des femmes enlevées


De la nourriture et des couvertures sont distribuées à des déplacés internes à Naunde, au nord du Mozambique, le 13 juin 2018.
De la nourriture et des couvertures sont distribuées à des déplacés internes à Naunde, au nord du Mozambique, le 13 juin 2018.

Au moins sept hommes ont été tués puis démembrés et quatre femmes enlevées lors d'une attaque attribuée au groupe islamique qui sème la terreur dans l'extrême-nord du Mozambique, a-t-on appris vendredi de sources locales.

Le raid a visé jeudi à l'aube le village de Piqueue, à une cinquantaine de kilomètres au nord de la ville de Macomia, dans la province du Cabo Delgado.

"Les gens ont été surpris dans leur sommeil alors qu'ils se cachaient dans la forêt. Ils avaient quitté leur village par crainte d'une attaque", a déclaré à l'AFP sous couvert de l'anonymat un chef de village.

Les sept victimes masculines ont été démembrées et abandonnées sur place par les assaillants qui ont kidnappé quatre femmes et filles, a-t-il ajouté.

L'attaque a été confirmée par un responsable policier local qui n'a pas souhaité être identifié.

"Ca s'est passé dans un secteur de forêt dense, difficile d'accès pour les forces de sécurité", a-t-il commenté, "nous prions la population de rester dans les villages où ils peuvent bénéficier de la protection de la police et de l'armée".

Depuis plus d'un an, la région du Cabo Delgado, frontalière de la Tanzanie, est le théâtre d'une vague de violences meurtrières attribuées à un groupe jihadiste qui prône l'application de la loi islamique dans cette province à majorité musulmane.

Leurs raids contre les civils ou les forces de l'ordre ont déjà fait près de 200 morts, détruit de nombreux villages et contraint des milliers de personnes à l'exode.

Des dizaines de cas d'enlèvements de femmes, similaires à ceux pratiqués en masse par le groupe jihadiste Boko Haram au Nigeria, ont été rapportés à l'AFP par la population.

Le président mozambicain Filipe Nyusi a déployé de nombreux renforts dans la région, autant de l'armée que de la police, et promis de mettre ce groupe hors d'état de nuire, mais sans parvenir jusque-là à ramener l'ordre.

Des ONG ont accusé les forces de sécurité d'exactions et déplorent l'arrestation de plusieurs journalistes.

Plusieurs centaines de militaires issus d'une dizaines de pays de la région, ainsi que les Etats-Unis, la France, le Canada ou les Pays-Bas, ont participé cette semaine à des manoeuvres au large des côtes du Cabo Delgado.

Baptisé "sabre d'abordage", l'exercice, qui s'est achevé jeudi, visait à tester les capacités des marines locales à assurer la protection de leurs côtes et la police du trafic maritime.

Les Etats-Unis en ont profité pour renouveler leur proposition d'assistance militaire au Mozambique.

"Nous sommes disponibles pour aider le Mozambique a combattre ces groupes d'insurgés", a offert le numéro 2 de l'ambassade américaine à Maputo, Bryan Hunt, "nous souhaitons accroître notre coopération bilatérale".

L'insurrection jihadiste inquiète plusieurs grands groupes pétroliers, dont les Américains Exxon et Anadarko, qui ont commencé à s'installer dans la région pour y exploiter des gisements de gaz off-shore très prometteurs.

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