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Sécurité renforcée après un double attentat dans le nord-est du Nigeria


Une victime transportée après l'attaque de Mubi, Nigeria, le 2 mai 2018
Une victime transportée après l'attaque de Mubi, Nigeria, le 2 mai 2018

Le Nigeria a ordonné le renforcement des mesures de sécurité près des marchés et lieux de prières au lendemain d'une double attaque terroriste qui a fait des dizaines de morts dans le nord-est du pays.

Un kamikaze s'est fait exploser mardi dans une mosquée de Mubi, dans l'Etat d'Adamawa, puis un second, dans un marché qui se trouve à proximité, au moment où les fidèles s'enfuyaient.

Le responsable de l'Agence nationale de gestion des urgences, Imam Garki, a donné un bilan de 26 personnes tuées et de 56 blessés, dont 11 très grièvement, soulignant également que les kamikazes étaient vraisemblablement "mineurs". De leur côté, des habitants ont fait état d'un bilan bien plus élevé, évoquant plus de 60 morts.

>> Lire aussi : Au moins 60 morts dans des attentats-suicides au Nigeria

Cette double attaque s'est produite au lendemain de la visite du président nigérian Muhammadu Buhari à Washington où il a remercié Donald Trump pour son aide contre le groupe islamiste nigérian Boko Haram.

Le vice-président nigérian Yemi Osinbajo, qui a assuré l'intérim du président Buhari lors de sa visite aux Etats-Unis, a déclaré que le gouvernement était "choqué et révolté" par ces attaques.

"La profanation d'un lieu de prière par des criminels est tragique et condamnable", a déclaré M. Osinbajo dans un communiqué.

"Les services de sécurité ont reçu des instructions pour prendre immédiatement des mesures pour renforcer la sécurité à Mubi et ses environs, et tout particulièrement près des marchés et lieux de prière", a-t-il ajouté.

La ville de Mubi a été régulièrement visée par les attaques du groupe Boko Haram, qui sévit dans le nord-est du Nigeria.

>> Lire aussi : Trump reçoit Buhari, priorité à la lutte anti-terroriste

Fin novembre, au moins 50 personnes ont été tuées dans un attentat similaire. En juin 2014, une quarantaine de supporters de football avait été tués, et en octobre 2012, 40 personnes avaient trouvé la mort dans une attaque contre des étudiants imputée au groupe Boko Haram.

Le conflit qui ravage les contours du lac Tchad a fait plus de 20.000 morts et 2,6 millions de déplacés au Nigeria depuis 2009.

M. Buhari, qui veut briguer en deuxième mandat lors de la présidentielle de février 2019, a fait de la lutte antijihadiste une des priorités, mais les attaques régulières et l'enlèvement d'une centaine de lycéennes par le groupe jihadiste en février, mettent au jour les graves failles sécuritaires dans le nord-est du pays.

La semaine dernière, des combattants lourdement armés ont lancé une attaque contre la capitale de l'Etat du Borno, Maiduguri, bastion de la région qui abrite plusieurs millions de personnes et âprement sécurisée par l'armée nigériane.

Le groupe jihadiste est divisé en deux factions principales, l'une dirigée par Abubakar Shekau et qui est active à la frontière avec le Cameroun, l'autre, le groupe "Etat Islamique en Afrique de l'Ouest", qui agit principalement sur les pourtours du lac Tchad et à la frontière avec le Niger.

Ce dernier double attentat porte la marque du groupe de Shekau, qui utilise des kamikazes et vise les civils.

Avec AFP

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