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Le Nigéria envisage la construction d'une centrale nucléaire


Les coupures d'électricité sont fréquentes au Nigéria... Dans cette photo, un travailleur de Nigeria Power ajuste des cables à Lagos, en juillet 2011
Les coupures d'électricité sont fréquentes au Nigéria... Dans cette photo, un travailleur de Nigeria Power ajuste des cables à Lagos, en juillet 2011

Jeudi dernier, le président Goodluck Jonathan a relancé la Commission de l’énergie atomique du pays, avec pour tâche de planifier la construction de ce qui deviendrait la première centrale nucléaire de la seconde puissance économique en Afrique sub-saharienne.

L’annonce par le Nigéria de la construction probable de sa première centrale nucléaire suscite des craintes dans certains secteurs. On se demande, en effet, si le géant de l’Afrique ne va pas s’embarquer dans un projet trop vaste et trop dangereux pour pallier son problème constant de manque d’électricité…

Le Nigéria a un problème d’énergie si grave que les coupures fréquentes du courant sont devenues un sujet constant de blagues. Mais après 30 ans de délestages déroutants dans ce pays émergent, les dirigeants croient trouver une solution à ce dilemme : l’énergie nucléaire.

Jeudi dernier, le président Goodluck Jonathan a relancé la Commission de l’énergie atomique du Nigéria, qui avait observé un hiatus depuis le séisme au Japon, lequel avait secoué la confiance de plus d’un dans l’option atomique. Cette commission a pour tâche de planifier la construction de ce qui deviendrait la première centrale nucléaire de la seconde puissance économique en Afrique sub-saharienne.

Le même jour, le ministre sud-africain de l’énergie annonçait la construction d’un certain nombre de centrales nucléaires au coût de plusieurs dizaines de milliards de dollars. A ce jour, l’Afrique du Sud, première puissance économique du continent, est le seul pays africain à produire de l’énergie nucléaire. Certains experts de la physique nucléaire disent que d’ici à la fin de la décennie, l’Afrique pourrait être le pôle d’attraction des contractuels du nucléaire désireux de subvenir aux besoins pressants du continent en énergie.

Abubakar Sambo, directeur général de la Commission nigériane de l’énergie atomique, affirme être conscient des risques qu’un tel programme tourne à la catastrophe. Cependant, en présence d’un autre type de désastre plus permanent, à savoir les coupures d’électricité à longueur de journée, il croit que le Nigéria n’a d’autre choix que de rejoindre le club des puissances nucléaires.

Centrale de Fukushima Daiichi, au Japon (mars 2011)
Centrale de Fukushima Daiichi, au Japon (mars 2011)

Mais Muna Lakhani, coordonateur à Cape Town pour le groupe écologiste Earthlife Africa, souhaite que les états tels que le Nigéria optent pour des sources d’énergie plus « vertes ». Il rappelle que le continent est riche en soleil, fleuves et vent, que les compagnies d’énergie, surtout les firmes chinoises, se montrent très habiles à exploiter de nos jours.

Ce a quoi Kevin Kemm, PDG d’une firme sud-africaine, répond : « Vous ne pouvez construire une économie africaine moderne sur la base d’un approvisionnement aléatoire en courant électrique. »

Les centrales nucléaires, selon lui, deviennent moins chères et plus faciles à construire et faire fonctionner. Et n’importe quel pays africain, y compris le Nigéria, a la capacité de produire de l’énergie nucléaire, assure l’entrepreneur sud-africain.

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