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Nigeria : imbroglio autour d’un sénateur inculpé aux Etats-Unis


Le logo de l'agence anti-drogue nigériane, NDLEA
Le logo de l'agence anti-drogue nigériane, NDLEA

La justice nigériane a ordonné mardi la libération d'un sénateur menacé d'extradition vers les Etats-Unis pour complicité dans un trafic de stupéfiants. L'agence gouvernementale anti-drogue a refusé de lever son assignation à résidence.

Buruji Kashamu, élu il y a deux mois au sénat nigérian, a été inculpé en 1998 par un tribunal de l'Etat de l'Illinois pour complicité de trafic d'héroïne.

Il a été assigné à résidence samedi par l'agence anti-drogue nigériane (NDLEA), en attendant son audience d'extradition.

Le juge de la Haute cour de Lagos, Ibrahim Buba, a ordonné mardi aux agents de la NDLEA de "quitter la maison du prévenu", puis a suspendu l'audience sur l'extradition.

La NDLEA a déclaré ne pas avoir reçu d'ordre de cesser l'assignation à résidence et ne pas avoir l'intention de se plier à cette décision de justice.

"La NDLEA ne croit pas qu'un tribunal puisse prendre la décision d'empêcher une agence gouvernementale d'agir dans le cadre de ses responsabilités statutaires", a déclaré la NDLEA dans un communiqué.

M. Kashamu avait été arrêté en décembre 1998 en Grande-Bretagne mais il avait réussi à convaincre les autorités britanniques que les faits de trafic de drogue concernaient son frère et que les enquêteurs américains confondaient les deux hommes. Un tribunal britannique l'avait libéré en 2003 et M. Kashamu était rentré au Nigeria, où il est devenu l'un des grands financiers du Parti démocratique populaire (PDP), au pouvoir depuis la fin des dictatures militaires en 1999 jusqu'aux élections de cette année.

L'affaire avait débuté en 1994 par l'arrestation d'un trafiquant transportant 6,4 kilogrammes d'héroïne, à l'aéroport O'Hare de Chicago. Cet homme avait identifié M. Kashamu, qui habitait alors au Bénin, comme le cerveau du trafic.

L'élu a toujours nié toute implication, rejetant constamment la faute sur son frère à qui il ressemblerait beaucoup.

Son parti, le PDP, va quitter le pouvoir vendredi lorsque le nouveau président, Muhammadu Buhari, chantre de la lutte contre la corruption élu en mars, entrera en fonction.

Avec AFP

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