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La faible contraception ralentit la maîtrise de la démographie au Niger


Des enfants à la sortie de l'école à Bosso dans la région de Diffa, Niger, le 19 avril 2017 (VOA/Nicolas Pinault)
Des enfants à la sortie de l'école à Bosso dans la région de Diffa, Niger, le 19 avril 2017 (VOA/Nicolas Pinault)

Le taux de contraception estimé à seulement 12% chez les femmes ralentit la maîtrise de la démographie galopante au Niger, a déploré le gouvernement, alors que le pays peine à nourrir ses 18 millions d'habitants.

"Le taux de contraception a connu une légère augmentation, de 5% en 2006 à 12%. La situation de la planification familiale demeure encore une préoccupation majeure au Niger", a déclaré Christelle Rakiatou Jackou, la ministre de la Population, à l'occasion de la Journée mondiale de la Population.

"Seulement 14%" des femmes nigériennes mariées utilisent une méthode de contraception moderne, contre une moyenne de 12% au plan national, s'est-elle alarmée dans un message radio-télévisé.

La ministre a justifié ce faible penchant pour la contraception par les difficultés d'"accès à l'information" et "aux services de planification familiale". "Malgré ces chiffres alarmants", le Niger veut porter son taux de contraception "à 50% d'ici 2010", a-t-elle annoncé.

Pour y parvenir, le pays soutenu par les Nations Unies, a déployé des mesures, notamment un "Plan d'action national pour la planification familiale" sur la période 2013-2020 et une loi "qui favorise l'accès et la gratuité des produits contraceptifs", a précisé la ministre.

La croissance démographique du Niger est une des plus fortes au monde, à 3,9% par an, soit 7,6 enfants par femme, selon les statistiques officielles. A ce rythme, le Niger comptera 25 millions d'habitants en 2025 et 90 millions en 2050, contre 18 millions aujourd'hui.

Un niveau de population que ce pays, abonné aux sécheresses et aux crises de malnutrition, ne pourra pas supporter. Le Niger tente depuis plusieurs années de maîtriser sa fécondité galopante, provoquant la colère des islamistes radicaux, qui assimilent la contraception à "une oeuvre satanique de l'Occident".

Les moeurs pro-natalistes, bien ancrées dans les mentalités, plombent également les efforts des autorités. Début mars le président du Niger, Mahamadou Issoufou, a exposé devant une délégation de l'ONU à Niamey le "véritable défi" que son pays doit relever pour assurer sa "transition démographique".

"Si vous demandez aux femmes (nigériennes) le nombre d'enfants qu'elles désirent elles disent, en moyenne, neuf, et les hommes, onze", a pointé le président.

Avec AFP

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