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Traitement contre le Sida : insuffisance d'antirétroviraux au Niger


Les responsables du centre de traitement ambulatoire (CTA) de Niamey ainsi que les patients tirent la sonnette d’alarmes. Tous constatent l’insuffisance des ARV (antirétroviraux) pour une catégorie des gens au Mali, pays où le taux de séroprévalence est de 0,4%.

Lundi matin, au centre de traitement ambulatoire de Niamey, une jeune patiente est venue s’approvisionner en médicaments. Le stress se lit sur son visage. En plus de sa maladie, elle est angoissée par l’incertitude de continuer à recevoir suffisamment des médicaments qui le maintiennent encore en vie. Elle explique qu’elle est une patiente de la deuxième ligne, c'est-à-dire qu'elle fait de ceux sur qui les premiers produits n’ont pas eu d’effet.

Auparavant, le centre mettait les antirétroviraux à la disposition des malades comme elle, pour une période de trois mois.

Les antirétroviraux insuffisants au Niger, reportage d’Abdoul-Razak Idrissa à Niamey
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La dernière fois qu’elle est venue ici, elle a reçu une provision insuffisante des ARV, seulement pour seulement un mois.

"Je suis inquiète qu’il en soit de même cette fois-ci encore", affirme-t-elle, soupirante, avant d’entrer chez le médecin.

Depuis quelques temps en effet, l’insuffisance des molécules pour les patients de cette deuxième ligne nourrit les conversions dans ce centre.

Le président du réseau nigérien des personnes vivants avec le VIH, Aboubacar Alhousseini Maiga, interpelle les autorités sanitaires du pays.

"Nous ne pouvons que nous adresser à la coordination inter-secteur de lutte contre le sida. A ce que nous sachons, il y a suffisamment des ressources financières mobilisées dans ce pays pour lutter contre le sida. Normalement jusqu’en 2018, on ne devait pas avoir ces genres de problèmes", soutient M. Maiga.

Le responsable du centre de traitement ambulatoire où ces produits sont fournis aux malades, indique que le stock des produits est insuffisant, il ne pourra tenir que jusqu’en septembre prochain. Il ignore si une nouvelle commande a été lancée malgré le fait qu'il ait informé sa hiérarchie.

"Les patients ont pour l’instant ce qu’il leur faut, mais il y a quelques difficultés par rapport aux médicaments. Nous ne possèdons pas assez de certaines molécules. C’est vrai qu’on ne peut pas parler de rupture pour l‘instant mais si on ne fait pas attention, ce sera la conséquence", prévient Dr Nouhou Yacouba affirmant que le ministère est informé de la situation comme d’autres responsables et les partenaires.

Le CTA a été créé en 2003 et l’équipe pluridisciplinaire qui l’anime manque, par exemple, d’un psychologue depuis des années. Son responsable est convaincu que le centre peinera à bien fonctionner si les partenaires stoppent leurs financements. Et cela même si, et c'est une bonne nouvelle, la séroprévalence est en baisse dans le pays.

Reportage d’Abdoul-Razak Idrissa, correspondent de VOA Afrique à Niamey.

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