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Mugabe investi par son parti pour la présidentielle de 2018


Le président du Zimbabwe Robert Mugabe donne un discours dans la capitale du pays, Harare, le 9 septembre 2016.
Le président du Zimbabwe Robert Mugabe donne un discours dans la capitale du pays, Harare, le 9 septembre 2016.

Le président zimbabwéen Robert Mugabe, âgé de 92 ans et au pouvoir depuis 36 ans, a été investi samedi candidat à l'élection présidentielle de 2018 par le parti au pouvoir, la Zanu-PF en dépit de mouvements de contestation et d'une crise économique.

M. Mugabe a été désigné sans surprise par le congrès annuel de son parti, l'Union nationale africaine du Zimbabwe-Front patriotique (Zanu-PF), qui a réuni quelque 9.000 délégués à Masvingo, à 300 km au sud-est de la capitale Harare.

Les délégués ont fait part de "leur soutien au président et premier secrétaire, le camarade Robert Mugabe, comme candidat unique pour les prochaines élections de 2018", a déclaré la vice-secrétaire de la Zanu-PF, Eunice Sandi Moyo.

"Président, vous êtes le principal acteur et tant que vous serez en vie, vous resterez l'acteur majeur de l'histoire du Zimbabwe", a ajouté le chef de la branche des jeunes du parti, Kudzai Chipanga.

L'investiture du vieux leader, au pouvoir depuis l'indépendance de l'ancienne colonie britannique en 1980 (d'abord comme Premier ministre puis comme président), a été saluée par les applaudissements de milliers de ses partisans scandant en langue shona "tongai, tongai baba", "dirige-nous, dirige-nous, père".

Le dirigeant zimbabwéen, en dépit de son âge et de problèmes de santé, n'a pas désigné de successeur ni indiqué de date de départ de la présidence qu'il exerce d'une main de fer, réprimant toute contestation au sein de son parti comme en dehors.

Il a même un jour affirmé sur le ton de la plaisanterie qu'il resterait au pouvoir jusqu'à ses 100 ans.

Dans un discours d'acceptation de son investiture, M. Mugabe, vêtu d'une veste à son effigie et ornée d'une carte du Zimbabwe, a appelé à l'unité de ses partisans alors que des dissensions agitent la Zanu-PF en prévision de sa succession.

"Nous nous sommes mis d'accord pour que les conflits cessent. Les querelles internes doivent finir. Il faut rester fidèle à l'idéologie du parti", a-t-il dit dans une courte allocution prononcée d'une voix traînante.

"Soyons unis. Nous sommes une famille, la famille de la Zanu-PF liée par l'entente de ses membres", a-t-il insisté au milieu de grands portraits d'un Mugabe plus jeune ornant la grande tente dressée pour le congrès.

- Contestation -

"Nous voulons que le président Mugabe reste éternellement au pouvoir en raison de sa clairvoyance", a expliqué à l'AFP une déléguée, Janet Mazviwanza, alors que la plupart des participants affichaient des chemises à l'effigie du leader.

Mais l'absence d'un successeur désigné se traduit par des luttes intestines au sein du parti au pouvoir et un mouvement de contestation a gagné jusqu'à d'anciens combattants de la guerre d'indépendance.

Ceux-ci ont publiquement manifesté leur défiance l'été dernier, en pleine vague de manifestations sociales anti-Mugabe, accusant le dirigeant de comportement "dictatorial" et avertissant qu'ils ne soutiendraient pas une nouvelle candidature à la présidence du chef de l'Etat.

La répression de toute forme d'opposition a jusque-là réussi à éteindre la contestation. Mais la grave crise économique que traverse le Zimbabwe, où 90% de la population est au chômage, maintient une pression sur le régime.

Pour pallier le manque de liquidités qui asphyxie l'économie, le gouvernement a lancé le mois dernier une nouvelle monnaie, des "billets d'obligation" indexés sur le dollar, ravivant dans la population les craintes de l'hyperinflation des années 2000.

Avec AFP

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