L'organisation de défense des droits de l'homme affirme avoir reçu des informations "fiables" selon lesquelles Amade Abubacar souffre de problèmes de santé, notamment de "maux de tête constants et de diarrhée".
Le 25 janvier, des représentants de l'Association des avocats du Mozambique lui ont rendu visite en prison. Le journaliste a expliqué avoir été "maltraité par des militaires", avoir subi des agressions physiques et avoir été contraint de dormir les mains menottées, selon un communiqué d'Amnesty International publié mardi.
"Il s'est aussi plaint d'être privé de nourriture", ajoute l'organisation, précisant que le journaliste est détenu dans une cellule "bondée" et s'est vu refuser la visite des membres de sa famille.
Amnesty "s'inquiète qu'Amade ait besoin d'une attention médicale urgente et ne reçoive pas les soins nécessaires". Le journaliste est dans une "situation critique", prévient l'organisation qui dénonce son "traitement cruel et inhumain" qui pourrait s'apparenter à de la "torture".
"Amade dépérit en prison pour avoir simplement fait son travail", a dénoncé Deprose Muchena, directeur régional d'Amnesty International pour l'Afrique australe. "Sa détention était un affront à la liberté de la presse et désormais les autorités semblent décidées à aggraver cette injustice choquante en le gardant en détention", a-t-il ajouté.
Amade Abubacar, qui travaille pour une radio locale (Rádio e Televisao Comunitária Nacedje de Macomia), a été interpellé le 5 janvier par la police alors qu'il interrogeait les habitants d'un village attaqué par des islamistes.
Il est détenu pour espionnage dans le centre pénitentiaire de Mieze dans la province du Cabo Delgado (nord).
Depuis octobre 2017, un groupe djihadiste sème la terreur dans cette région riche en gaz. Près de 200 civils ont été tués et des milliers d'autres contraints de quitter leur village.
Avec AFP