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La défense quitte le procès d'un ex-ministre jugé pour la mort de soldats de l'ONU en Côte d'Ivoire


Hubert Oulaye, ancien ministre ivoirien, accusé de complicité d'assassinat dans le cadre de la mort de sept Casques bleus et huit civils en 2012, sur une photo prise le 10 juin 2017 à Abidjan. (VOA/Georges Ibrahim Tounkara)
Hubert Oulaye, ancien ministre ivoirien, accusé de complicité d'assassinat dans le cadre de la mort de sept Casques bleus et huit civils en 2012, sur une photo prise le 10 juin 2017 à Abidjan. (VOA/Georges Ibrahim Tounkara)

Les avocats de la défense ont quitté l'audience au deuxième jour du procès de l'ancien ministre ivoirien Hubert Oulaye, accusé de complicité d'assassinat dans le cadre de la mort de sept Casques bleus et huit civils en 2012.

Les avocats de l'ex-ministre ont affirmé ne pas disposer de plusieurs pièces produites par le parquet devant la cour d'assises d'Abidjan, notamment des procès-verbaux d'audition de la DST (Direction de la surveillance du territoire), sur lesquelles est fondé le dossier de l'accusation.

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"C'est une violation manifeste des droits de la défense", a dénoncé Me Toussaint Dako devant des journalistes, critiquant "l'amateurisme" du parquet.

Ancien ministre de la Fonction publique de l'ex-président Laurent Gbagbo dans les années 2000, M. Oulaye, 64 ans, est accusé d'avoir fourni, via des intermédiaires, deux millions de francs CFA (3.000 euros) pour acheter des armes à des hommes pour perpétrer des attaques, alors qu'il vivait en exil au Ghana.

Sept Casques bleus nigériens de l'Opération de l'ONU en Côte d'Ivoire (Onuci) et huit civils avaient été tués dans une attaque en juin 2012, non loin de Guiglo, une région de l'ouest de la Côte d'Ivoire, dont l'accusé est originaire et dont il avait été le député.

A l'ouverture de l'audience mardi matin, M. Oulaye a clamé son innocence dans une longue déclaration solennelle où il a critiqué point par point le dossier d'accusation.

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"Il n'y a rien dans le dossier contre moi. Je ne suis pas impliqué dans ces attaques. Je proclame mon innocence !", a-t-il déclaré, accusant la DST d'avoir fabriqué des faux pour l'incriminer et la justice de le poursuivre pour des raisons "politiques".

Dans cette affaire, M. Oulaye a fait deux ans de détention préventive entre mai 2015 et juin 2017.

Il avait été arrêté six mois après son retour d'exil, et quelques jours seulement après avoir participé à une réunion de "frondeurs" du Front populaire ivoirien (FPI), le parti de Laurent Gbagbo.

Ces "frondeurs" se présentent comme les "gardiens du temple" et boycottent tout scrutin, s'opposant au courant dirigé par Pascal Affi N'Guessan, l'actuel président du parti, qui se présente aux élections et semble vouloir tourner la page Gbagbo, actuellement jugé par la Cour pénale internationale pour "crimes contre l'humanité" présumés commis lors de la crise post-électorale de 2010-2011.

De son côté, le parquet a récusé toute iniquité dans le procès.

Interrogé par l'AFP, le procureur général du tribunal d'Abidjan, Léonard Lebry, a affirmé que les pièces contestées figuraient bien au dossier, et réfuté toute motivation politique.

Le procès Oulaye doit reprendre jeudi.

Lors des procès concernant la crise crise politico-militaire qui a déchiré la Côte d'Ivoire de 2002 à 2011, les avocats de la défense ont souvent par le passé quitté momentanément ou définitivement les débats pour protester contre une "justice des vainqueurs".

Trois autres nouveaux procès visant des personnalités du régime Gbagbo doivent se tenir de décembre à janvier.

L'ancien ministre de la Défense Lida Kouassi, le commandant de gendarmerie Jean-Noël Abéhi, et Simon Ehivet, un frère de Simone Gbagbo (épouse de l'ex-président Gbagbo), doivent être jugés pour complot contre l'autorité de l'Etat.

Avec AFP

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