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Plus de 23.000 sans-papiers régularisés au Maroc en trois ans


Des migrants africains sont assis au sommet d'une clôture de la frontière entre le Maroc et l'Espagne, le 10 février 2015. (Reuters/Jesus Blasco de Avellaneda)
Des migrants africains sont assis au sommet d'une clôture de la frontière entre le Maroc et l'Espagne, le 10 février 2015. (Reuters/Jesus Blasco de Avellaneda)

Plus de 23.000 clandestins ont été régularisés depuis 2013 au Maroc, après trois ans de mise en œuvre d'une nouvelle politique migratoire, a-t-on appris de source officielle.

Cette "opération exceptionnelle de régularisations" a abouti à la délivrance de 23.096 cartes d'immatriculation, selon un document rendu public vendredi par le ministère des Affaires de la migration.

Ce texte a été distribué au cours d'une conférence à Rabat, faisant un bilan d'étape trois ans après le lancement d'une nouvelle politique migratoire impulsée par le roi Mohammed VI en septembre 2013.

Le Maroc voyait alors arriver de nombreux subsahariens tentant le passage vers l'Europe, dont certains étaient victimes de mauvais traitements et d'agressions. Rabat était par ailleurs accusé par les pays européens de ne pas en faire assez pour endiguer ce flot.

Tout un panel de mesures ont été lancées ou mises en oeuvre, parmi lesquelles cette opération de régularisation, une "initiative unique" dans la région, selon Rabat.

"Les autorités ont donné une suite positive à 85,53% des 27.649 demandes" de régularisation déposées, selon le document. La plupart des sans-papiers régularisés sont originaires, par ordre d'importance, de Syrie, du Sénégal, de la République démocratique du Congo (RDC), de Côte d'Ivoire.

Le Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), la société civile et des associations de migrants ont été associés à ces régularisations, via la mise en place courant 2014 d'une Commission de recours. Les dossiers des femmes et des enfants ont été systématiquement validés.

En 2015, les premières régularisations avaient été suivies d'une vague d'arrestations de clandestins, souvent dispersés de force dans le sud du pays, suscitant de vives critiques des ONG.

"Ça a été un faux pas, ça a très nettement diminué", estime Hicham Rachidi, du Groupe antiraciste d'accompagnement et de défense des étrangers et des migrants (Gadem).

L'implication d'un juge administratif dans le contrôle des reconduites à la frontière a été également une "avancée énorme", a analysé pour l'AFP M. Rachidi.

"Il reste cependant des points d'améliorations à cette politique volontariste, comme la question clé du budget", a-t-il ajouté.

Depuis 2004, 21.073 migrants originaires de 36 pays ont par ailleurs bénéficié du programme de retour volontaire, la plupart pour rentrer au Sénégal, au Nigeria, au Mali et au Cameroun, toujours selon le ministère des Affaires de la migration.

Les migrants représentent 0,24% de la population totale au Maroc (34 millions d'habitants)", selon le ministère, qui reconnait cependant la "difficulté de dresser des statistiques" précises sur le phénomène.

Autrefois simple pays de transit, le Maroc est progressivement devenu pays d'accueil, même si de nombreux migrants gardent l'espoir de rejoindre l'Europe, en traversant le détroit de Gibraltar ou en pénétrant dans les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla.

Dans un discours le 20 août dernier, le roi Mohammed VI s'est dit "fier de l'action menée" pour l'accueil des migrants et leur intégration.

Avec AFP

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