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Une adolescente victime d'un avortement clandestin au Maroc


Des centaines d'avortements clandestins sont pratiqués chaque jour au Maroc dans des conditions sanitaires parfois désastreuses.
Des centaines d'avortements clandestins sont pratiqués chaque jour au Maroc dans des conditions sanitaires parfois désastreuses.

Une adolescente marocaine est décédée à la suite d'un avortement clandestin dans un village d'une région rurale du pays, ont rapporté mercredi les médias locaux, ce qui a suscité l'indignation d'ONG féministes.

La jeune fille, âgée de 14 ans, a été inhumée mardi soir dans le village de Boumia, dans la province de Midelt (sud-est), selon une vidéo de Chouf TV, une web-tv, présente sur place.

"L'avortement s'est déroulé au domicile d'un jeune homme qui exploitait sexuellement la victime", a indiqué mardi dans un communiqué une coalition d'associations féministes marocaines, "Printemps de la dignité".

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A la suite du drame, la gendarmerie royale a interpellé "la mère de la victime, une infirmière et le propriétaire de la maison où l'avortement clandestin a eu lieu", a précisé mercredi la chaîne publique 2M sur son site. Un quatrième suspect a été ensuite arrêté car soupçonné d'avoir "apporté assistance durant l'avortement" selon la même source qui ajoute que l'enquête du parquet se poursuit.

"Cette tragédie est la conséquence d'un cumul de violences institutionnalisées subies par les femmes", a déclaré à l'AFP la militante féministe Betty Lachgar.

L'interruption volontaire de grossesse (IVG) reste passible de six mois à cinq ans de prison au Maroc. Le code pénal sanctionne aussi bien la femme qui avorte (de six mois à deux ans de prison) que les personnes qui pratiquent l'acte (de un à cinq ans de prison).

Le Maroc s'était engagé en 2015 dans un profond débat sur "l'urgence" d'un assouplissement de sa législation face au fléau des centaines d'avortements clandestins pratiqués chaque jour, dans des conditions sanitaires parfois désastreuses.

Une commission officielle avait dans la foulée recommandé que l'avortement dans "quelques cas de force majeure" devienne autorisé, notamment en cas de viol ou de graves malformations. Aucune loi n'est depuis venue entériner ces recommandations ardemment soutenues par les défenseurs des droits des femmes.

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