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Une maternité touchée par des gaz lacrymogènes lors des marches réprimées à Kinshasa


Des femmes, certaines avec leurs bébés, sont assises dans les couloirs de la maternité de Binza, à Kinshasa, le 7 mai 2013.
Des femmes, certaines avec leurs bébés, sont assises dans les couloirs de la maternité de Binza, à Kinshasa, le 7 mai 2013.

La police congolaise a tiré des gaz lacrymogènes dans l'enceinte d'une maternité tenue par des catholiques dimanche à Kinshasa lors de la dispersion des marches interdites contre le pouvoir, ont indiqué mercredi des responsables de la maternité et les Nations unies.

"Dire que la police tire intentionnellement sur une maternité est un mensonge inacceptable. La police congolaise n'est pas sadique", a déclaré à l'AFP le chef de la police de Kinshasa, Sylvano Kasongo. "L'hypothèse qui me paraît possible est celle du vent qui aurait orienté le gaz vers la maternité".

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La maternité Binza-Delvaux se trouve près de la paroisse du Saint-Sacrement, dans la commune de Ngaliema, où des fidèles ont marché dimanche après la messe contre le pouvoir.

Comme ailleurs dans Kinshasa, la police a tiré des gaz lacrymogènes pour disperser ces marches contre le maintien au pouvoir du président Kabila, qui sont interdites par les autorités.

"Les policiers ont tiré des gaz lacrymogènes dans l'enceinte de la maternité après que des gens s'y sont cachés", ont affirmé à l'AFP deux responsables de cette structure gérée par des religieuses catholiques.

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"On a retrouvé sept douilles de lacrymogène, dont deux tombés à trois et cinq mètres des chambres des bébés", ont déclaré ces deux responsables sous couvert de l'anonymat.

"Une femme enceinte a perdu des eaux. Il n'y a pas eu de mort ni de blessé mais nos craintes portent sur les conséquences de ces gaz sur la santé des bébés et des femmes enceintes", selon ces deux responsables d'une structure de 120 lits.

"Effectivement, dans la course poursuite des manifestants, il y a des tirs qui ont atterri dans l'enceinte d'une maternité", a indiqué Abdoul Aziz Thioye, directeur du bureau conjoint aux Droits de l'homme de la Mission des Nations unies au Congo (Monusco).

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"Il n'y a pas eu de décès comme cela a été avancé par certaines sources", a-t-il ajouté en réponse aux questions lors du point de presse hebdomadaire de la Monusco.

Sur les réseaux sociaux, des opposants congolais se sont emparés de l'émotion provoquée par cette affaire pour dénoncer la "barbarie du régime".

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Au moins six personnes ont été tuées dimanche à Kinshasa par les forces de sécurité, d'après les Nations unies et l'Eglise catholique.

Les autorités congolaises parlent de deux morts par "balles perdues" et affirment que des enquêtes ont été ouvertes.

Avec AFP

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