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Manifestations contre la "machine à voter" en RDC


La Commission électorale nationale indépendante (Céni) a présenté la machine à voter à Kinshasa, le 21 février 2018.
La Commission électorale nationale indépendante (Céni) a présenté la machine à voter à Kinshasa, le 21 février 2018.

Des militants du mouvement Lutte pour le changement (Lucha) ont été dispersés ou interpellés lundi lors des manifestations contre la "machine à voter" en République démocratique du Congo, à moins de quatre mois de la présidentielle qui doit élire le successeur du président Joseph Kabila.

A Kinshasa, 22 militants ont été brièvement interpellés devant le siège de la commission électorale (Céni). "Ils ont tenté de marcher, la police les a interpellés. Mais, il n'y avait pas de motif pour les arrêter, je les ai relâchés", a déclaré à l'AFP le général Sylvano Kasongo, chef de la police de Kinshasa.

"Les jeunes de Lucha sont venus, ils n'avaient pas peur, ils sont allés jusque devant la Céni en scandant: non à la machine à voter, non à la machine à voter", a témoigné auprès de l'AFP un vendeur des carte téléphonique à quelques mètres du bâtiment de la Céni.

"Ils ont été interpellés sans opposer de résistance, ils ont été jetés dans une jeep de la police" qui les a amenés vers une destination inconnue, a ajouté un autre témoin, un vendeur des livres.

Une présence policière importante était visible aux abords de la Céni, a constaté une journaliste de l'AFP.

A Goma, capitale de la province du Nord-Kivu (est), une manifestation de Lucha a violemment été dispersée par les forces de l'ordre. Plusieurs militants ont été bastonnés et d'autres interpellés, selon un correspondant de l'AFP.

"Nous avons rétabli l'ordre public, il y a une vingtaine des jeunes interpellés", a déclaré à l'AFP le colonel Job Alisi, commandant de la police de Goma (Nord-Kivu).

"Je n'ai pas autorisé la marche d'aujourd'hui, la police n'a fait que son travail de rétablir l'ordre", a dit de son côté le maire de Goma, Timothée Mwissa Kiense.

A Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu (est), 17 militants ont été interpellés pendant une heure, selon le mouvement.

"Nous avons été brutalisés, tabassés, torturés. Deux d’entre nous sont grièvement blessés et d’autres ont des égratignures, d’autres ont perdu de l'argent et leurs téléphones portables", a déclaré à l'AFP la militante Judith Maroy.

"Ces militants de la Lucha n’ont été ni brutalisés ni torturés, ils ont été dispersés et les interpellés ont été relâchés sans être verbalisés", a réagi Linda Marhegane, porte-parole de la police.

Des interpellations ont eu lieu ailleurs: 18 à Mbandaka (nord-ouest), deux à Lubumbashi (sud-est), sept à Tshikapa et six à Mbuji-Mayi (centre). Une marche a été dispersée à Kisangani.

A Kananga, grande ville du Kasaï (centre) les militants ont manifesté jusqu'au siège de la Céni où ils ont déposé un mémorandum dans lequel ils exigent "l'abandon de la machine à voter et l'extirpation de 16% d'électeurs fictifs" du fichier électoral, a rapporté un correspondant de l'AFP.

Lucha avait appelé à des marches pour exiger l'abandon des "machines à voter".

Ces machines, qui servent à choisir les candidats et à imprimer les bulletins de vote, sont au cœur d'une controverse entre la Céni et l'opposition.

Jeudi, la Céni avait dénoncé un "débat politique" et des "intoxications" au sujet des machines à voter et du fichier.

Joseph Kabila, dont le second mandat aurait dû s'achever en décembre 2016 et qui ne pouvait pas se représenter, a désigné comme candidat de son parti Ramazani Shadary.

Avec AFP

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