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Manifestations contre l’installation des immigrés en Italie


Des immigrants tunisiens arrivent en Italie, Lampedusa, 11 février 2011.
Des immigrants tunisiens arrivent en Italie, Lampedusa, 11 février 2011.

Des habitants de deux localités italiennes, Quinto dans le nord, et Casale San Nicola, banlieue chic au nord de Rome, se sont opposés vendredi à la police et ont mis le feu à des matelas pour tenter d'empêcher l'arrivée de quelques dizaines de migrants.

A Quinto, l'arrivée de 101 immigrés accueillis par la région et qui doivent être hébergés dans des appartements vides, a suscité la colère de plusieurs habitants. Vendredi matin, ils ont fait irruption dans un des logements où avaient été amassés pour les nouveaux arrivants des lits de camp, des matelas, des téléviseurs, qu'ils ont entassés dehors avant d'y mettre le feu. Ils ont ensuite installé des tentes, affirmant, selon les médias italiens : "nous ne rentrerons pas dans nos maisons tant qu'ils ne seront pas partis, c'est une invasion".

Luca Zaia, gouverneur de la région de Vénétie, membre de la Ligue du Nord (droite antieuropéenne aux accents xénophobes), interrogé sur une chaîne de télévision italienne, a abondé dans le sens des protestataires, lâchant : "Ils sont en train d'africaniser la Vénétie".

Le préfet de Trévise, Maria Augusta Marrosu, a de son côté assuré : "ils resteront car ils n'ont pas le choix". Un graffiti en grandes lettres rouges sur un immeuble de Quinto lui a répondu : "Préfet Marrosu, emmène-les chez toi !".

Presque au même moment, à Casale San Nicola, au nord de Rome, une centaine d'habitants soutenus par des membres d'un groupuscule d'extrême droite, Casa Pound, ont manifesté contre l'arrivée d'une vingtaine d'immigrés.

"Vous ne pouvez pas les amener ici" et "On a peur pour nos filles ", ont crié les manifestants, pendant que plusieurs femmes se sont assises par terre pour former une chaîne et empêcher le passage du car de migrants.

Des heurts ont opposé les contestataires aux forces de police qui ont finalement accompagné les migrants dans une ancienne école réaménagée en centre d'accueil.

La préfecture de police de la capitale a dénoncé "l'ingérence d'éléments extrémistes", les membres de Casa Pound, tandis que le préfet de Rome, Franco Gabrielli, a souligné que ce site avait été choisi avec soin, en respectant tous les critères prévus par la loi.

"Le fait que les gens ne soient pas d'accord ne suffit pas, si ce principe passait ce serait la fin", a-t-il dit.

Le Haut-commissariat aux réfugiés a exprimé vendredi son "indignation face aux récentes manifestations d'intolérance (...) envers des personnes qui ont tout perdu".

L'Italie héberge plus de 80.000 migrants ayant traversé la Méditerranée : beaucoup d'Africains, notamment des Erythréens, et des Syriens.

Le ministère de l'Intérieur a établi un plan de répartition entre les régions pour leur accueil.

La Lombardie, région la plus riche d'Italie, accueille 9% des migrants, la Vénétie 4% et la Ligurie 2%. La Sicile, pour sa part, en abrite 22%, selon des chiffres officiels de juin.

Avec AFP

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